Le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP), Abderrazak Makri, dira «ne pas comprendre la réponse du ministre de l'Intérieur» au sujet de la mise en place d'une commission nationale indépendante du pouvoir pour l'organisation et la supervision des élections présidentielles de 2014. «C'est une commission indépendante qui organise les élections dans 70 pays dans le monde», a indiqué M. Makri, en invitant le ministre à s'informer sur la question. «Nous n'avons pas confiance dans l'administration pour superviser les élections, parce que tous les précédents scrutins ont été entachés de fraude», a-t-il précisé, en outre, en marge d'une journée d'études ayant pour thème «La violence conjugale et ses conséquences sur la société». «Nous continuerons à militer jusqu'à ce que cette demande soit satisfaite», a affirmé Abderrazak Makri, dont le parti est signataire avec le groupe des 20 partis et personnalités politiques de l'opposition, d'une demande de mettre en place une commission nationale indépendante du pouvoir pour superviser la préparation et l'organisation de la prochaine élection présidentielle. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, a, en rejetant cette demande, affirmé, jeudi, dans une déclaration en marge de la séance du Conseil de la Nation consacrée aux questions orales, ne pas comprendre la dernière proposition de partis d'opposition, puisque la commission nationale de surveillance des élections est «consacrée par la loi électorale qui lui confère de larges prérogatives». «L'opposition n'a pas toujours raison», a-t-il dit, rappelant que l'organisation des échéances nationales était réglementée par la loi électorale qui consacre la commission nationale de surveillance des élections et offre «de grandes garanties pour une opération électorale transparente et claire». Sur le plan interne, le président du MSP a rejeté d'un revers de la main toute opposition au sein de son parti, suite notamment à des informations qui font état de l'existence d'un différend entre le bureau exécutif et le conseil national, sujet de ses déclarations, lors de la dernière conférence de presse. «Il n'y a aucune polémique au sein du parti. La décision du Majliss Echoura est claire, de même celle du bureau national, avec lequel la cohésion est totale», a-t-il dit, en rappelant les quatre points fondamentaux décidés par l'instance qu'il préside, à savoir que le parti est prêt, à travers sa machine électorale et son programme, à entrer dans la bataille des présidentielles. Aussi, le candidat du parti est désigné en la personne de son président du parti, Abderrazak Makri. En revanche, le MSP poursuit ses conciliabules avec les autres partis de l'opposition pour un candidat consensuel qui, le cas échéant, sera privilégié sur son candidat. Il est question, en outre, de poursuite des consultations pour la mise en place des garanties devant assurer la régularité du prochain scrutin. Une condition sine qua non pour son maintien dans la course électorale. Dans ce cas, le bureau proposera le boycott des élections au Majliss Echoura, auquel reviendra la décision finale, a rappelé le premier responsable du MSP. En définitive, devait-il ajouter, la déclaration des 20 partis et personnalités politiques met en avant la démarche consensuelle y compris au sujet de la révision constitutionnelle. Pour en revenir au thème de la conférence dédiée à la violence conjugale qui se tient dans le cadre de la déclaration onusienne de lutte contre la violence à l'égard des femmes, le président du MSP a émis quelques réserves à l'égard des principes qu'elle véhicule. Il s'agit notamment du concept de «genre», a indiqué le conférencier, en précisant que l'islam considère la famille comme une institution, dont le chef est l'homme. Pour expliquer cette vision, il devait paraphraser Malek Bennabi, qui disait, que «la femme n'est ni supérieure ni inférieure ni égale à l'homme, elle est l'autre partie de l'homme», avant d'expliquer que l'islam met l'accent sur la complémentarité entre l'homme et la femme. Un intervenant indiquera, en outre, que la voie de l'islam est la mieux indiquée pour combattre la violence contre les femmes. A. R.