Nasser Hannachi L'ancienne aérogare de Constantine connaîtra bientôt l'entreprise nationale ou étrangère qui se chargera de la reconstruction au terme d'un appel d'offres. Etant donné son état «irrécupérable» pour une éventuelle réhabilitation, il a été décidé de la rebâtir. Un constat confirmé par des bureaux d'études étrangers (portugais, espagnols et tunisiens). Une enveloppe frôlant les deux milliards de dinars est retenue pour ce projet. Un projet qui entre dans le plan de développement et d'accompagnement de l'aspect global de la cité en perspective de l'évènement «Constantine, capitale de la culture arabe 2015». A quelques encablures du site, la nouvelle aérogare Mohamed-Boudiaf inaugurée en juin dernier livre ses premières imperfections. C'est le constat confirmé mercredi dernier par le wali de Constantine, présent sur ce méga projet de 3 milliards de dinars (réévaluations incluses). Les travaux de finitions sont déplorables. Ils sont d'ailleurs critiqués et nécessitent l'engagement d'expertises, si l'on respecte les clauses du contrat exigeant de remédier à toutes les défaillances avant de livrer le projet, le second en matière de navigation aérienne dans le pays, et qu'il ne soit réceptionné. Etanchéité, dalle de sol, canalisation, faux-plafond... et bien d'autres détails inesthétiques qui n'ont pas de place dans une structure de telle envergure. C'est pourquoi le premier responsable de la wilaya a fixé un ultimatum de 30 jours aux entreprises qui sont intervenues dans ce chantier devant produire un joyau architectural, selon son esquisse et sa maquette séduisantes, afin de corriger ces difformités. En fait, il s'agit pour ces entreprises d'honorer les termes du contrat et de respecter les normes professionnelles de construction. Le responsable de la wilaya a manifesté son mécontentement devant ces finitions bâclées et ratées, sans apporter des clarifications sur ce qui attend les entreprises appelées à corriger les imperfections dont elles sont responsables. Il est attendu que les entreprises incriminées apportent également leurs explications et justificatifs quant à ces finitions ratées. Elles vont certainement essayer de s'en laver les mains ou du moins à amoindrir leur responsabilité. Mais il appartient aux autorités locales de défendre le projet qui aura consommé un budget conséquent pour finir en catastrophe architecturale, sans omettre le temps qu'il aura pris (le chantier a duré plus de onze ans) et qui a rallongé les factures avec les variations des prix des matériaux de construction sur le marché. Les pouvoirs publics ont exigé le respect des standards internationaux, mais au final le projet a été réceptionné sans qu'on relève les imperfections qui se sont finalement révélées moins d'une année après la mise en service de cette nouvelle aérogare. La question qui se pose est de savoir si reconstruction et/ou la reconversion de l'ancienne aérogare verra le même traitement. Si les critères de choix des entreprises et le suivi se basent sur les mêmes que ceux adoptés, il y a grand risque de voir la même situation se reproduire. N. H.