Et pour en parler, pas mieux qu'un tableau organisationnel des plus positifs présenté par la FAH, qui a toujours rempli sa mission et bien joué son rôle. Il faut à l'avenir relever le défi des infrastructures sportives et des équipements ainsi que la question du transport dans les différentes régions. Depuis la relance de cette catégorie de sportifs qui a toujours honoré l'Algérie, même sans moyens adéquats ni encouragements de la part des autorités, la Fédération algérienne handisports, a entrepris un vaste chantier de réformes avec un programme bien élaboré qu'elle tente de respecter. Le bilan des participations des sélections algériennes de sports pour handicapés, championnes d'Afrique pour la deuxième fois consécutive en basket-ball et goal-ball, montre que les dirigeants de cette instance sont sur la bonne voie dans la mesure où ils ont réalisé la plupart des programmes qu'ils ont élaborés. Ils ont remporté des titres et beaucoup de médailles que ni la France, ni l'Allemagne n'ont pu remporter sur leurs terres. Voyant les Mondiaux et les Jeux paralympiques 2016 de Rio de Janeiro se profiler à l'horizon, un collège technique national a été organisé à Alger par la Fédération algérienne handisport (FAH) et couronné par l'adoption de recommandations destinées à impulser à cette discipline un nouveau souffle, considérée comme la pourvoyeuses en médailles, la locomotive des sports pour handicapés en Algérie. Organisé à l'initiative de la DTN, ce collège technique, le premier depuis plusieurs années, se veut un espace de concertation entre techniciens et entraîneurs. Il regroupe également des représentants de différentes associations, clubs et ligues handisport, mais également d'autres techniciens pouvant apporter un plus à la dynamisation de l'athlétisme handisport. La vision stratégique de la DTN repose sur quatre axes : la formation, la détection, la gestion de l'élite et l'appui aux ligues. Pour la formation, elle a fait bénéficier de stages des entraîneurs et des officiels. En moyenne, la FAH forme près de 50 par an. En termes de détection, avec l'appui des ligues d'athlétisme, elle a mis en place, depuis deux ans, un programme pour les différentes régions du pays. C'est ainsi que 200 jeunes ont été regroupés. Ce qui a permis de découvrir plusieurs talents et faire leur suivi. Satisfaite de cette première expérience, elle a étendu cette détection à toutes les régions. Concernant la gestion de l'élite, des résultats probants ont été enregistrés et agrémentés par des records mondiaux. Cela montre que, derrière, il y a un gros travail qui a été fait. Parmi les recommandations contenues dans le rapport final figurent le réaménagement du système de compétition avec de nouvelles formules et le lancement du premier Championnat d'Algérie des U-16. Il est également prévu de créer une cellule méthodologique chargée de préparer pour les techniciens des guides relatifs à la discipline athlétisme, outre la création d'associations dans les écoles spécialisées qui passera, inévitablement, par la réactivation de la convention existant entre la Fédération et le ministère de la Solidarité. Ceci devrait permettre aux ligues de se rapprocher de ces centres qui doivent être une source pour la détection de jeunes talents. «Nous avons initié ce collège technique pour l'athlétisme en premier lieu, compte tenu de l'essor connu par cette discipline depuis le premier Championnat du monde. Depuis ce temps, les résultats au plus haut niveau sont en évolution confortant ainsi la place de choix de l'Algérie dans le gotha mondial», a indiqué, le DTN, M. Zoubir Aichaine, ajoutant que la FAH se devait de réorganiser cette discipline en Algérie, en application de nouvelles données émises par l'IPC. Le handisport soulage En effet, l'instance internationale a pris depuis quelques temps de nouvelles mesures et a apporté des changements dans les compétitions d'athlétisme tant aux Mondiaux où en prévision des prochains Jeux paralympiques de Rio au Brésil (2016). «L'IPC est en train de diminuer le nombre d'épreuves en athlétisme pour les fixer à 177 dont 95 en garçons, lors des JP-2016. Elle avait aussi opté pour le jumelage des classes (classification), avec l'objectif, à l'avenir, de répartir les épreuves équitablement sur les deux sexes. Et comme nous sommes concernés par ces changements, nous devons nous préparer davantage à ces nouveautés et proposer des mises à niveau à nos entraîneurs et athlètes», a tenu à expliquer le DTN. Organisé en quatre ateliers, le collège technique national a drainé une cinquantaine de participants, en présence de M. Sid Ahmed Selmi, directeur central au ministère de la Jeunesse et des Sports, chargé du dossier handisport. La FAH et le Comité paralympique algérien, visent la diversification du sport des personnes en situation d'handicap. Dans le but de préparer les Jeux paralympiques qui se tiendront à Rio en 2016, la FAH compte privilégier les sports individuels. Les joueurs du sitting-volley-ball et le goal, qui domine l'Afrique depuis des années. «Le sport des personnes en situation de handicap est actuellement en plein essor », signale le président de la FAH. Depuis sa création en 1996, la situation des personnes en situation d'handicap va en s'améliorant. Des clubs handisports ont été formés dans toutes les régions du pays. Il y a un vrai potentiel de champions. Malheureusement, il manque encore un encadrement, même si la Fédération algérienne handisport et le Comité paralympique algérien sont très actifs, observent les sportifs. A son actif, la fédération algérienne handisport compte un grand nombre de clubs omnisports, mais le sitting-volley-ball, le judo et le goal-ball (pour les malvoyants et aveugles) se taillent la part du lion, à défaut des moyens d'instituer d'autres disciplines. Même l'athlétisme, qui a représenté l'Algérie à Londres aux derniers Jeux paralympiques en septembre 2012, et aux Mondiaux de Lyon (France 2013) est à booster. Le président de la FAH affirme que de nouvelles disciplines, notamment le tennis et le volley-ball vont bientôt être initiées dans le handisport algérien : «Nous comptons privilégier les sports individuels, qui sont de moindre coût, par rapport aux sports collectifs.» A cet effet, il demande plus de soutien aux partenaires, surtout au ministère des Sports. Partant de son expérience vécue à Londres lors des récents Jeux paralympiques, et des Mondiaux de France, il a souligné les bienfaits du handisport, «ne fût-ce qu'entendre le bruit du stade, des gens qui font vibrer les gradins, l'esprit des compétiteurs est soulagé jusqu'à oublier leur handicap». Signalons que 15% de la population algérienne vivent en situation d'handicap. L'Organisation mondiale de la santé annonce un pourcentage de personnes porteuses de handicap variant entre 13 et 18% en fonction des pays. On arrive donc à environ 440 millions de personnes... Soit quasiment la population de l'Union européenne à 27 (487 millions) !!! On sait que le budget global des Jeux paralympiques d'Athènes était de 106 millions d'euros contre 570 pour les valides, la différence est donc frappante en comparaison du public que l'on peut atteindre. D'autant plus que, comme le souligne Sergio Furman, directeur marketing du Comité international olympique, les sportifs handicapés sont « des gens très loyaux envers les produits et les marques qui tiennent compte de leurs besoins». A. B.