Sellal était hier en Libye pour redynamiser une relation en berne depuis les troubles qui ont conduit à la chute de Kadhafi. La position de l'Algérie qui s'opposait à toute intervention étrangère estimant que la volonté du peuple libyen est souveraine et que c'était aux Libyens et à personne d'autre, de décider de ses choix, n'a pas plu à la première équipe qui a dirigé la période de transition. Depuis le début du soulèvement populaire en Libye, l'Algérie a attiré l'attention de la communauté internationale sur les risques de déstabilisation de toute la région d'Afrique du Nord et du Sahel, en raison d'une part des armes de guerre qui circulaient librement et d'autre part, en raison des groupes terroristes qui sommeillaient en Libye et ceux qui risquent d'affluer vers le pays qui se dirigeait vers le désordre. Ce n'est pas un hasard si la situation s'était dangereusement détériorée dans le nord du Mali lorsque le chaos s'est installé en Libye. Ce n'est pas non plus un hasard si le terrorisme menace la Tunisie d'implosion après l'instauration des pouvoir des milices armées et la loi Ansar Chariaâ en Libye. La Libye de l'après Kadhafi est devenue un vaste camp d'entrainement pour les mercenaires de toutes nationalités destinés à aggraver le chaos syrien. L'armée algérienne a déjoué, à plusieurs reprises, des tentatives d'introduction d'armes de guerre en Algérie à partir de la frontière avec la Libye. Les terroristes qui ont attaqué la base pétrolière de Tiguentourine, s'étaient infiltrés à partir de la Libye avec la complicité de certains responsables libyens en exercice au moment des faits. Au-delà des implications de l'instabilité de la situation sécuritaire et politique en Libye, sur toute la région du Maghreb et du Sahel, le peuple libyen est en train de subir les effets néfastes du chaos qui envenime son quotidien et compromet ses aspirations légitimes à la paix, à la démocratie, au développement économique et à la modernité. La sincère coopération entre les pays maghrébins pour réaliser l'idéal de stabilité régionale, devient alors une nécessité stratégique pour le bien de tous. La Libye qui est dans une situation difficile, a engagé un processus complexe de désarmement des milices afin de mettre en place une puissance publique seule habilitée à porter des armes, a besoin d'aide pour mener ce processus à son terme sans trop de dégâts. Les institutions de transition libyenne ont, elles aussi besoin de soutien et d'assistance afin d'asseoir leur pouvoir et devenir aussi opérationnelles que crédibles. Pour y parvenir, les autorités de transition libyennes doivent impérativement faire main basse sur les installations pétrolières dont certaines sont sous le contrôle de milices armées qui en exploitent les ressources et les vendent en off shore. Pour tous ces objectifs stratégiques, la normalisation des relations algéro-libyennes et leur intensification prennent une dimension stratégique et urgente. A. G.