La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, va adresser une correspondance au président de la République, lui demandant de prendre des mesures d'apaisement politiques et socio-économiques en prévision de la prochaine élection présidentielle. En affirmant avoir été mandatée par le comité central du parti, Mme Hanoune a, lors d'une conférence de presse hier, précisé que cette missive portera sur une demande de mesures politiques que prendra l'Etat en toute souveraineté, de mesures socioéconomiques destinées à ramener la paix sociale, dont une révision à la hausse du SMIG, et de mettre fin au bicéphalisme. Elle affirmera, dans sa conférence de presse, que ce recours au président de la République s'explique par l'absence de l'APN, qui a «tourné le dos aux propositions» de son parti, et par l'opacité et le manque de visibilité qui caractérisent la scène nationale. Aussi Mme Hanoune a-t-elle, en abordant la situation de l'agression israélienne sur Ghaza, fait état des marches de soutien à la Palestine organisées la veille, notamment celle de Blida dont elle valorisera le caractère pacifique. De même, a-t-elle relevé avec satisfaction, l'élan de solidarité de la population qui est sortie dans les rues dans de nombreuses wilayas. Si dérapages il y a eus, «cela est dû à l'absence d'encadrement des marches et au refoulement qui a duré 14 ans,suite à l'interdiction des marches à Alger». Plaidant pour une mobilisation collective, Louisa Hanoune fera état de la proposition de son comité central de convoquer un congrès parlementaire international dans notre pays, dans le sillage du colloque de soutien aux travailleurs palestiniens qui s'est tenu à Alger. Elle dira, en outre, avoir pris attache avec les partis de l'Alliance présidentielle visant à arrêter une initiative commune destinée à mettre en symbiose la décision officielle avec celle de la rue. Dans une évaluation de la position algérienne, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a relevé l'absence d'un discours du président de la République pour se prononcer sur la singularité de la position d'Alger, la seule à ne pas avoir de relations avec Israël. «Y'a-t-il une relation entre nos problèmes internes et ce silence du président de la république ?» s'est-elle s'interrogée. Sur le plan interne, Louisa Hanoune fera remarquer la poursuite du bicéphalisme au niveau de la décision économique en présentant quelques exemples de privatisation, dont l'unité des grues de l'ENMTP à Béjaïa, les ports d'Alger et de Djendjen. Des cas révélateurs de contradiction qu'aucun responsable n'est en mesure d'expliquer, d'après elle. Assenant qu'«il y a une opacité, un manque de lisibilité» et un étrange silence autour des questions essentielles, elle dira vouloir contribuer à clarifier la situation et aider à l'ouverture d'horizons nouveaux pour le pays. Au chapitre politique, elle s'indignera de l'appel fait aux observateurs internationaux, indiquant que cela ne résoudra pas la question de la transparence de l'élection ni celle de l'abstention. Pour Mme Hanoune, dont le parti n'a pas encore de position tranchée à l'égard des prochaines joutes électorales, mais qui a donné l'ordre à ses structures de collecter les signatures des 1 250 élus et les 195 000 signatures des citoyens, «il est nécessaire que s'instaure un climat de stabilité, de débat d'idées afin de fermer la porte devant les basses manœuvres de l'extérieur». La porte-parole du Parti des travailleurs ne fera pas de «pression sur les consciences» des citoyens pour les pousser à aller voter mais milite pour réunir les conditions idoines pour le faire. Pour ce faire, elle soulignera que le président de la République est en mesure de «redonner un sens à l'acte politique» et s'est dit convaincue de l'existence d'«une volonté politique de concrétiser un virage décisif lors de la prochaine élection». A. R.