Son président et responsable du bureau exécutif national, Abderrazak Makri, s'est assigné toutefois à mettre les formes, en se référant aux instances de son parti, notamment au Conseil national consultatif (Majliss Echoura), pour prendre la décision y afférente. La plus haute instance entre deux congrès du parti, réunie hier en session ordinaire, a la latitude de trancher, en fait, entre le choix de sa candidature ou le boycott de cette échéance électorale. Mais il était clair que, la première éventualité avait toutes les chances de l'emporter, et semblait même se profiler à l'horizon depuis un temps déjà. Makri, qui intervenait lors d'une conférence de presse, avait laissé supposer que sa candidature était acquise, en affirmant que la machine électorale était prête et qu'il était le candidat du parti, mais, qu'il était prêt à laisser la chance à ses consultations politiques, avec ses partenaires politiques, au sein de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) et du Groupe de la mémoire, pour un candidat du consensus, s'il y en aura. On sait maintenant que ces conciliabules se sont terminés par un échec. Et même s'il a désigné son propre candidat, le MSP aura en sus à trancher -non pas dans le sens d'une rupture- sur sa participation à ces initiatives politiques. Lors de son intervention à l'ouverture des travaux du conseil national, hier, Makri a avancé quelques autres raisons à sa candidature. Sur le plan politique, d'abord, il s'agit de la propagation du phénomène de la corruption dont il accable le pouvoir en place, en se basant sur des données peu reluisantes émanant surtout des institutions de l'Etat et d'organisations internationales, qui classent notre pays au bas du tableau en matière de transparence. Un tableau sombre qui présente notre pays sous l'image de «l'homme malade» au crépuscule de l'empire ottoman. Pour le premier responsable du MSP, la corruption endémique n'est pas une fatalité pour l'Algérie, elle doit disparaître. Makri en fait un devoir religieux de combattre ce fléau, qui n'en est pas moins rétribué que le combat pour la libération de la Palestine. A côté de ce mal, il a évoqué un autre qui ne ronge pas moins le pays : «l'échec» des politiques publiques notamment en matière d'économie. Il a estimé, sur ce plan, que ce qui est caché à l'opinion publique par les grands chiffres des rentrées pétrolières, est l'énorme dépense publique basée sur la rente. Selon ses prédictions pessimistes, l'Etat envisagerait une baisse du volume des dépenses publiques juste après l'élection présidentielle et prévoit un retour à l'endettement du pays, sous l'effet conjugué de la hausse de la consommation intérieure et des importations d'une part, et, d'autre part, une baisse de la production pétrolière de notre pays, qui ne serait plus exportateur de pétrole à l'horizon 2023. L'Etat aura, alors, du mal à acheter la paix sociale, d'où le risque d'une explosion sociale. D'après le président du MSP, il ne pourrait y avoir de meilleure occasion d'éviter de telles conséquences qu'à travers une solution consensuelle, qui pourrait être cette élection présidentielle. Affirmant que «l'élection présidentielle n'est pas aussi importante pour son parti que pour l'Algérie»,M. Makri a considéré que toute perte de temps est létale. A. R.