Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) présente ses cartes électorales. Le bureau national du parti a eu les pleins pouvoirs, accordés par son conseil consultatif (madjliss echoura), à l'issue d'une session extraordinaire tenue vendredi dernier. La direction décidera de participer, de boycotter ou de contracter des alliances, en prévision de l'élection présidentielle d'avril 2014, que le CC finira par valider au cours des prochaines semaines. Intervenant lors d'une conférence de presse animée hier au siège du parti, à Alger, Abderrezak Makri, président du MSP, a toutefois précisé que «si les données politiques actuelles perdurent, démontrant que les élections ne seront pas crédibles, nous ne participerons pas». Il a indiqué que «le MSP veut créer un front qui donnera de la compétition aux élections, face à un pouvoir qui utilise les institutions et la manne financière à son profit». Il a déclaré : «Nous avons été dans le gouvernement. Nous avons l'expérience et nous savons quels sont les objectifs du pouvoir. Il veut se maintenir et ne pense pas à l'intérêt de l'Algérie.» Selon la feuille de route du mouvement, «des discussions seront entamées avec plusieurs personnalités et partis politiques de l'opposition concernés par l'élection, de courant islamiste ou pas, pour trouver un terrain d'entente». La formation peut jeter son dévolu sur un candidat qu'elle jugera apte à représenter ses aspirations, notamment en ce qui concerne les réformes politiques. «Il sera possible de choisir un candidat de consensus», lance le président du MSP. En revanche, souligne-t-il, «si le MSP ne trouve pas de candidat adéquat, je postulerai pour la candidature». Sur un autre point, Abderrezak Makri affirme que «si Bouteflika se présente pour un quatrième mandat, cela traduira que le jeu sera fermé». Et de poursuivre : «Notre devoir est donc d'essayer de contrecarrer. Notre rôle est de faire pression sur le pouvoir.» Par ailleurs, le président du MSP estime que «le pouvoir a échoué sur le plan politique et économique». «L'Algérie a dépensé, depuis 1999, plus de 600 milliards de dollars, mais n'a pas enregistré de résultats palpables de développement», rappelle-t-il en se basant sur les chiffres de l'Office national des statistiques (ONS) et du Conseil national économique et social (CNES). Enfin, M. Makri reproche au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, d'«accorder des enveloppes budgétaires sans respecter les textes réglementaires et les lois». «Son but est de gagner la paix sociale», estime-t-il.