Une fois de plus, la situation tend vers le pourrissement dans le secteur de l'Education nationale. Le Snapest (Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) a mis fin, hier, à sa grève de deux jours, mais il compte bien la reconduire à partir de la semaine prochaine et pour une durée illimitée. L'Unpef (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation) maintient et poursuit sa grève, elle aussi illimitée, annoncée sous cette forme dès le départ. Le Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) annonce une autre grève, limitée ou non, ce n'est pas encore tranché, à partir du début février. Ainsi, trois syndicats se donnent le même mot d'ordre à un moment où tout recours à un nouveau mouvement est considéré comme une menace réelle au bon déroulement de la scolarité des enfants et des trois examens de fin d'année (baccalauréat, BEM et fin du cycle primaire). Déjà au début de cette année, il y avait la grève du Cnapest qui a duré deux semaines complètes. Durant ces deux jours, le mouvement contestataire n'a pas connu un grand succès, particulièrement dans les établissements de la wilaya d'Alger, malgré les déclarations trop confiantes des représentants des deux organisations syndicales. Il n'a pas été, non plus ignoré malgré les déclarations allant un peu dans ce sens, faites par les représentants du ministère de tutelle. La dernière, celle du chef de cabinet, hier sur les ondes de la Radio nationale, indiquant que toutes les revendications des travailleurs ont été prises en charge. Chose que démentent les syndicalistes qui réclament du concret. «Nous voulons du concret», a affirmé, encore une fois hier, Meziane Meriane, le porte-parole du Snapest. Et ce dernier de rappeler le mouvement de contestation de sept semaines complètes, l'année dernière, dans les wilayas du Sud. «Pourquoi attendre que la grève s'amplifie davantage et dure dans le temps comme c'était le cas, l'année dernière, dans les établissements du sud du pays pour que les services de tutelle se décident à satisfaire nos revendications?», demande-t-il. Meziane Meriane confie qu'une réunion du Snapest aura lieu ce jeudi ou vendredi pour décider des suites à donner à cette première action. D'ores et déjà, l'organisation syndicale affirme son choix de durcir le ton et aller vers une grève illimitée. «Ce sera probablement une grève illimitée», dit-il, appelant la tutelle à prendre la chose au sérieux et réviser donc sa position. D'autres corps comptent, eux aussi, se joindre au mouvement, à l'exemple des corps communs qui n'ont eu de cesse de crier leur ras-le-bol devant l'indifférence, voir le mépris, affiché à leur égard par la tutelle. Cela tombe au moment où les élèves des trois paliers se préparent aux compositions du deuxième semestre. Les parents d'élèves s'inquiètent et demandent aux deux parties, ministère et syndicats, de trouver les moyens de mettre fin à ces conflits qui n'arrêtent de détourner l'école de sa véritable mission. K. M.