Le nouveau chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomaâ, effectuera, aujourd'hui et demain, une visite de travail et d'amitié en Algérie, la première depuis sa prise de fonctions, à l'invitation du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Le déplacement à Alger de M. Jomaâ, dont le gouvernement a obtenu la confiance de la Constituante à une majorité de 149 voix deux jours après l'adoption de la nouvelle Constitution du pays, est un signal fort de la volonté de développer des relations bilatérales fortes et durables. Dans divers domaines, notamment politiques, économiques, mais aussi sécuritaires. Sur le plan politique d'abord, cela se veut un signe de reconnaissance envers l'Algérie pour son rôle de médiateur dans la crise politique qu'a traversée la Tunisie. Rappelons ici le rôle primordial joué par l'Algérie dans le rapprochement de Béji Caïd Essebsi, chef de file du mouvement Nidaa Tounès, et Rached Ghannouchi, président du mouvement Ennahda, sous les bons auspices du président algérien, Abdelaziz Bouteflika. D'où l'affirmation du chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomaâ, qui s'est félicité vendredi du «soutien continu» de l'Algérie à la Tunisie sur tous les plans. Il a précisé, dans une déclaration à l'APS à la veille d'une visite en Algérie, avoir «choisi» cette destination pour sa première visite à l'étranger, compte tenu des relations bilatérales «solides» et de «la position privilégiée qu'occupe l'Algérie». «Plus que des relations de voisinage, les liens entre les deux pays sont basés sur une histoire et un destin communs», a-t-il fait observer. M. Jomaâ est revenu sur les préparatifs du 56e anniversaire des évènements de Sakiet Sidi-Youcef où le sang des deux peuples algérien et tunisien s'est mêlé, ce qui, a-t-il dit, confère un «sens plus fort» à sa visite en Algérie. L'Algérie s'est également montrée solidaire pour accompagner la Tunisie dans sa transition démocratique, suite à la révolution qui a précipité la chute du régime de Ben Ali. Ce que soulignera le Président provisoire tunisien dans un message adressé au président Bouteflika, dans lequel il écrit : «Je me remémore avec gratitude le rôle qu'a joué l'Algérie sœur pour appuyer le processus de transition démocratique en Tunisie dans le cadre des relations de coopération privilégiées qui lient nos deux pays et nos deux peuples frères et des liens de fraternité et de solidarité que nous puisons des relations historiques solides.» Hormis en effet l'aide financière d'un montant de 100 millions de dollars, dont la moitié à titre de prêt et l'autre de don, consentie par l 'Algérie envers le voisin tunisien, les deux pays ont, à la faveur des derniers mois, procédé à la réactivation de la haute commission mixte et relancé les projets économiques communs. Dans ce cadre, le ministre algérien du Commerce, Mustapha Benbada, a annoncé, vendredi 31 janvier 2014, qu'un accord commercial préférentiel entre l'Algérie et la Tunisie entrera en vigueur durant les prochaines semaines. Le nouvel accord devrait remplacer l'accord commercial entré en vigueur dans le cadre de la Grande zone arabe de libre-échange et contribuera à l'amélioration du niveau des échanges commerciaux entre les deux pays, dira le ministre. Cet accord sera paraphé à l'occasion de la visite dans les prochains jours en Tunisie qu'effectuera le Premier ministre Abdelmalek Sellal, pour rencontrer son homologue tunisien, Mehdi Jomaâ, à l'occasion de la tenue de la commission mixte entre les deux pays, qui est prévue le 8 février prochain. La réunion avec le nouveau gouvernement tunisien sera consacrée à la discussion sur plusieurs thèmes, dont en prime le dossier sécuritaire, la coordination entre les deux pays pour la sécurisation des frontières. C'est sur le plan sécuritaire, marqué par la menace terroriste sur ce pays, le crime organisé et la prolifération d'organisations terroristes aux frontières durant ces derniers mois, que la coopération bilatérale algéro-tunisienne a, indépendamment des autres domaines, donné le plus matière à satisfaction, comme en témoignent les déclarations en provenance des deux pays. A. R.