«En 1982 déjà, au temps du parti unique, j'ai milité pour la Démocratie et les droits de l'Homme, et je continue à le faire», a-t-il dit en substance hier lors d'une conférence de presse au siège national du parti. M. Rebaïne, qui considère que «la prochaine élection ne sera ni libre, ni transparente», voire même «entachée de fraude», maintient tout de même sa participation. En rappelant, dans ce sillage, avoir pris part également à toutes les précédentes élections sans exception, il a indiqué, que son objectif était de «faire reculer les lignes» du système en place. Ayant été crédité de 0,9% lors de l'élection de 2009, il estime, que la question n'est pas dans le résultat, mais dans le combat, car il y a nécessité d'une bataille à «l'intérieur et à l'extérieur», «même si l'environnement n'est pas favorable», et «à armes inégales». S'agissant de sa candidature, Ali Fawzi Rebaïne, a relevé que «la collecte des signatures était plus difficile que les échéances de 2004 et 2009», avant d'expliquer que, l'opération en elle-même avait changé. Pour cause dit-il, des menaces indirectes contre les citoyens, d'exclusion des listes de l'Ansej et autres, et de l'entrée de l'argent sale, en faisant état, dans ce sens, d'une bourse des formulaires. Il fera état, en outre, de difficultés techniques, d'inscription sur les CD. Cela n'empêche, Rebaïne a indiqué, avoir récolté 80 000 signatures. Mais il devait relever la partialité de l'administration, notamment du Conseil constitutionnel, vis-à-vis des candidats pour le fait que certains aient été reçus par la porte principale et d'autres ont du emprunter la porte de service. Et de noter la mise en place de la commission de supervision des élections par le président de la République, et le retard de la mise en place de la commission de surveillance, en s'interrogeant sur pourquoi les magistrats ne se sont pas autosaisis pour les irrégularités dans la collecte des signatures. Il accusera en outre, de rouler pour un seul candidat, la Télévision nationale, à laquelle il demande de ne plus couvrir ses activités. Fawzi Rebaïne est tombé à bras raccourcis sur les partis de l'opposition, coupables à ses yeux d'êtres «mouillés» avec le système, avant d'afficher sa disposition à poursuivre la lutte sur le terrain, en rendant hommage aux jeunes qui occupent le terrain de la contestation. «Ces jeunes nous honorent. Ils honorent les 1,5 million de Martyrs», a-t-il dit encore. Rebaïne dira être peiné d'être taxé de «lièvre», comme par le passé, accusé d'être «à la solde de l'étranger», mais a en revanche, fortement critiqué l'opposition en se demandant, «où sont les adversaires sur le terrain?». Il a estimé, qu'un parti qui est resté pendant 12 ans au pouvoir, et a profité de ses privilèges ne peut prétendre faire de l'opposition. Mais, pour lui, être de l'opposition c'est posséder un programme et un parcours de lutte. Il devait rendre hommage, en ce sens, à la jeunesse qui lutte sur le terrain de la contestation. «Ces jeunes nous honorent. Ils honorent les 1,5 million de Martyrs», a-t-il dit encore, ajoutant, qu'il vise à opérer «une rupture pacifique». En esquissant les grandes lignes de son programme de campagne, qui reste dominé par le volet social, Rebaïne dira être favorable à un régime présidentiel avec des contre-pouvoirs, et pour que les juges du Conseil constitutionnel soient désignés à vie, afin d'assurer leur indépendance. Il plaidera pour la suppression du tiers présidentiel au Sénat, et pour le multi-syndicalisme, la réhabilitation de la Cour des comptes et la mise en place d'un observatoire de géostratégie économique de la prospective et revoir l'organisation de la Bourse, du marché des changes et en définitive, une décentralisation économique et sociale. A. R.