Le premier responsable de la Dgsn a convié, hier, les représentants des médias à un point de presse, pour «répondre à toutes les questions liées à la gestion des derniers événements qui ont secoué certaines wilayas du pays et ouvrir en toute transparence le débat sur le sujet afin d'informer et permettre aux médias de transmettre l'information. Il y a eu beaucoup de supputations et je tiens à lever toute équivoque», comme il l'a déclaré. Le général Hamel et après avoir donné la parole au responsable du maintien de l'ordre ainsi qu'au directeur des opérations, a résumé les interventions de ses deux subordonnés en déclarant «dans notre travail, nous nous inscrivons toujours dans le respect des lois. Le maintien de l'ordre est du ressort exclusif de l'autorité administrative qui, elle, a le pouvoir de réquisitionner les forces de l'ordre. Ces derniers par la force de la loi doivent intervenir». Le Dgsn ne manquera pas, cependant, de glisser une précision, toujours dans le cadre de ce que prévoit la loi «réquisitionnées, les forces de l'ordre ne doivent intervenir pour le rétablissement de l'ordre dans le cadre d'une manifestation non-autorisée, qu'après des sommations d'un représentant de l'autorité administrative qui à l'aide d'un porte-voix devrait lancer aux manifestants ‘‘au nom de la loi, dispersez-vous''. Malheureusement cela n'est pas le cas sur le terrain». Questionné s'il s'agit donc d'un manquement de l'autorité administrative, M. Hamel a expliqué que sa remarque est loin d'être un «reproche», mais juste une précision des textes de lois. Après insistance des représentants des médias pour connaître l'autorité administrative qui a réquisitionné les forces de l'ordre pour empêcher les dernières manifestations qui se sont déroulées à Alger, M. Hamel lâchera «c'est le wali d'Alger». Le Dgsn insistera encore en déclarant «toutes les missions dévolues à la police s'exercent dans un cadre légal et dans le respect des droits de l'Homme. Vous avez remarqué que nous avons géré par le passé et nous continuons à gérer des manifestations sans recourir à l'usage des moyens conventionnels». En réponse à une question relative à certaines déclarations d'organisations internationales de défense des droits de l'Homme qui ont qualifié l'intervention de la police lors des dernières manifestations à Alger contre un quatrième mandat du président de la République, de «musclée», M. Hamel dira «nous avons tous eu l'occasion de voir des interventions de la police sous d'autres cieux où des manifestants ont été piétinés par des chevaux ou encore dispersés par des gaz». «Faites la comparaison avec nos interventions et vous aurez votre réponse. Cela fait quelques années déjà que les forces de l'ordre ne recourent plus à l'usage des moyens conventionnels». Malgré ce respect des lois, M. Hamel regrette «une image qui montre quatre policiers portant un manifestant dans le cadre de son interpellation n'est en aucun cas une violation des lois, mais elle reste désolante». Et à propos de la gestion des manifestations qui se sont dernièrement déroulées dans quelques wilayas du pays, le Dgsn a précisé «quand il y a une occupation illégale de la voie publique et que les forces de l'ordre sont réquisitionnées, les instructions sont données selon la situation qui nous est transmise directement grâce au centre des opérations. Je gère la situation personnellement et tous les actes sont suivis de très près par la Dgsn et le ministère de l'Intérieur». A la question de connaître la raison pour laquelle des journalistes venus couvrir les événements ont été interpellés, le responsable du maintien de l'ordre expliquera que les représentants des médias, «ceux qui n'étaient pas présents pour manifester, ne dévoilaient pas leur identité à temps». Reprenant la parole, le Dgsn affirmera que l'ensemble des interpellés ont été traités dans le respect et que ces derniers ont eu droit à une visite médicale ainsi qu'un appel téléphonique. Il soutiendra «à ma connaissance aucun blessé n'est enregistré». Questionné sur la souplesse constatée dans la gestion de la dernière manifestation en comparaison avec les précédentes et si des instructions ont été données dans ce sens, le Dgsn a encore une fois répété «il y a plusieurs manières de gérer une manifestation. Les instructions sont données après appréciation de la situation du terrain». Enfin, le général major a conclu son intervention en déclarant «nous avons été les premiers à dispenser des cours de droits de l'Homme dans nos écoles et nous appliquons ces textes sur le terrain. Nous pouvons même donner des leçons de respect des droits de l'Homme». H. Y. En bref...en bref...en bref... Concernant l'interpellation de Ali Belhadj, l'ex-chef du FIS dissous, après sa manifestation devant le Conseil constitutionnel pour ses droits civiques, le Dgsn a tenu à rappeler, «cette personne est interdite de toutes activités politiques. Malgré sa violation répétitive de cette décision de justice, nous restons très indulgents avec Ali Belhadj qui après chaque interpellation est relâché». «La courbe de la criminalité n'est pas ascendante notamment durant ce dernier trimestre. La seule criminalité qui actuellement dérange est la petite criminalité.» «Au plan interne, nous pouvons dire que la situation sécuritaire est assurée. L'inquiétude et la préoccupation se situent au niveau des frontières.» H. Y.