Dans un contexte marqué par la faiblesse de l'économie, un environnement régional fragile et l'absence de réformes structurelles importantes, les performances de l'économie algérienne ont été mitigées. D'un côté, le pays a enregistré une croissance positive située en moyenne à 2,7% en 2011-2012, grâce à une expansion de 5,8% dans les secteurs hors hydrocarbures, à laquelle le développement des infrastructures et l'agriculture ont largement contribué. Tous les secteurs ont connu une croissance durant cette période, à l'exception du secteur des hydrocarbures où la production est en recul depuis 2006. Le PIB par habitant a atteint 5 559 dollars en 2012, dépassant son pic de l'année 2008 (4 967 dollars). Les pressions inflationnistes, qui sont largement la conséquence d'une politique budgétaire expansionniste (destinée à faire face à l'impact de la crise en Europe et à contenir les pressions sociales), semblent s'être estompées cette année. Toutefois, la baisse rapide de la production et des exportations d'hydrocarbures a entraîné une forte réduction de l'excédent du compte courant extérieur ; si cette tendance devait se maintenir, elle pèsera lourdement sur le budget de l'Etat. L'économie algérienne dépend pour une large part du secteur des hydrocarbures qui représente environ un tiers du PIB du pays et 98% de ses exportations. Bien que la production pétrolière soit en baisse, la consommation d'énergie au niveau national est à la hausse. De plus, la médiocrité du climat des affaires -marqué par les difficultés d'accès au crédit, un environnement réglementaire complexe et des procédures excessivement longues pour la création et l'exploitation d'une entreprise- freine le développement du secteur privé. Le chômage s'est stabilisé à 10% depuis 2010, bien qu'il frappe beaucoup plus lourdement les jeunes (21,5%) et les femmes (17,2%). Le processus d'intégration du pays au commerce mondial évolue très lentement et les négociations en vue de son adhésion à l'OMC n'ont pas beaucoup avancé. Sur le plan budgétaire, l'adoption de politiques expansionnistes a permis à l'économie de se redresser, mais a creusé les déficits (qui ont atteint un pic de 5,2% du PIB en 2012). Les dépenses publiques ont été de l'ordre de 42% du PIB au cours des deux dernières années, en partie à cause d'un accroissement du budget alloué au programme d'investissement (280 milliards de dollars programmés pour la période 2010-2014), mais surtout à cause d'une augmentation spectaculaire des dépenses consacrées aux salaires et transferts, qui s'est chiffrée à 9% du PIB entre 2009/2010 et 2012 et dont l'objectif est de soutenir l'emploi et le logement. Rien qu'en 2011, les salaires du secteur public ont augmenté d'environ 46 %, cette hausse incluant les montants importants versés au titre des arriérés de salaires. Les subventions, qui représentent 16% du PIB en 2012, continuent de peser sur les finances publiques, ce qui souligne l'urgence d'une réforme en la matière. Pour stimuler l'économie, le gouvernement a cherché à mieux valoriser ses ressources en hydrocarbures tout en optant clairement pour le développement du secteur privé à travers l'ouverture de centres de recherche et le lancement de grands projets dans les domaines des transports et du logement. Concernant l'environnement des affaires, le gouvernement a créé un comité chargé de formuler un plan d'action en vue d'aider à procéder à des réformes dans ce domaine. À l'avenir, et en l'absence des réformes indispensables, l'économie algérienne risque de continuer à connaître une faible croissance. La diversification économique et la réduction de la dépendance à l'égard du secteur des hydrocarbures sont des conditions essentielles pour assurer une croissance forte et équilibrée. Les résultats du programme de développement en cours du gouvernement n'ont pas été à la hauteur des attentes. Un modèle de croissance à moyen terme durable nécessitera que des améliorations soient apportées à la qualité des dépenses publiques, aux infrastructures et à l'environnement des affaires afin de favoriser la création d'emplois et la diversification.