Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a renouvelé hier son soutien aux négociations nucléaires entre l'Iran et les grandes puissances, dont des représentants sont réunis à Vienne, tout en écartant un arrêt du programme nucléaire de Téhéran. L'Iran a accepté de négocier sur son programme, soupçonné par les Occidentaux de cacher un volet militaire, pour «briser l'atmosphère hostile envers la République islamique» et «ces négociations doivent continuer», a déclaré l'ayatollah Khamenei. Les délégations iraniennes et celles du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) ont conclu hier, à Vienne, une troisième séance de discussions sur un projet d'accord global qui mettrait fin à la crise du nucléaire iranien. Ces négociations, qui vont dans le bon sens selon les deux parties, doivent se poursuivre le 13 mai à Vienne. Mais «malgré la poursuite de ces négociations, les activités de recherche et de développement nucléaires ainsi que les succès de l'Iran en matière nucléaire ne s'arrêteront jamais», a assuré M. Khamenei dans un discours devant des scientifiques, dont le texte a été publié sur son site internet (www.khamenei.ir). L'ayatollah Khamenei a également rappelé que «la politique irrévocable de la République islamique est de ne pas posséder d'armes nucléaires». Il a aussi souhaité que les relations avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) soient «conventionnelles et pas extraordinaires», sans donner plus de détail. L'Aiea, qui inspecte régulièrement certains sites nucléaires iraniens, tente depuis plusieurs années de déterminer si l'Iran a travaillé à la mise au point de la bombe atomique avant 2003, voire ensuite. Téhéran a toujours nié vouloir se constituer un arsenal nucléaire. Le président Hassan Rohani, élu en juin 2013, a relancé les discussions, bloquées depuis plusieurs années. Mais le gouvernement est critiqué par certains membres de l'aile dure du régime, qui dénoncent des concessions trop importantes accordées aux Occidentaux. Un accord conclu avec le 5+1, rappelons-le, est entré en application en janvier, sous la surveillance de l'Aiea. Il lève partiellement les sanctions en échange d'un gel par Téhéran d'une partie de son programme, alors que les discussions se poursuivent pour conclure un accord définitif, espéré d'ici le 20 juillet. Cet accord, s'il venait à être signé, lèverait l'intégralité des sanctions occidentales qui étouffent l'économie iranienne. Malgré son soutien aux négociations menées par le chef de la diplomatie, Mohammad Javad Zarif, le numéro un iranien, ultime décisionnaire des dossiers stratégiques, s'était cependant dit sceptique, en février, sur leur issue. Les négociations «vont se poursuivre (...) mais je le dis dès maintenant, elles ne mèneront nulle part», avait-il affirmé. R. I.