La présidentielle d'avril 2014 commence d'ores et déjà à agiter la classe politique nationale. Après l'annonce de candidature de certaines personnalités nationales et l'intense activité des formations islamistes, les partis au pouvoir, quant à eux, commencent à sortir de la torpeur dans laquelle ils sont plongés depuis la convalescence prolongée de Bouteflika. Ainsi, selon Abdelhamid Si Afif, chargé des relations étrangères au sein de l'ex-parti unique, l'idée d'un "front nationaliste progressiste" lors de la prochaine consultation n'est pas à écarter. "La perspective de concevoir un pôle pour les futures élections peut se faire avec le FLN et son projet", a-t-il révélé, en ajoutant qu'autour du FLN et ses visions, s'articulent d'autres partis, comme le RND, le TAJ d'Amar Ghoul et le MPA d'Amara Benyounès. Pour M. Si Afif, l'alliance entre ces formations "est naturelle". Elle est née, explique-t-il, dans les positions communes de ces formations, et aussi leur présence dans les institutions de l'Etat, à savoir l'APN et le gouvernement, et surtout qu'elles ne sont pas dans l'opposition. Le pôle que conçoit Si Afif est un front de soutien à un candidat à la future présidentielle. "Dans le cas où Bouteflika ne briguerait pas de 4e mandat, nous allons apporter notre soutien à un autre candidat", a indiqué Si Afif, qui exclut tout soutien à un autre candidat si le chef de l'Etat se représentera à sa propre succession. Bouteflika étant le président d'honneur du FLN, "il est tout à fait normal que nous lui apporterons notre soutien", souligne Si Afif, en précisant, en revanche, que le FLN "attend l'évolution des choses et l'état de santé de Bouteflika pour voir clair". L'idée d'un pôle nationaliste progressiste peut être conçue comme une réplique à l'alliance des partis islamistes qui comptent aller vers la présidentielle en rangs unis ? Pour Si Afif, il est inadmissible que le FLN s'allie avec le MSP qui a choisi l'opposition depuis un moment. "Nous partirons avec ceux qui partagent notre vision et nos positions", a-t-il soutenu, en précisant que ce pôle défendra "les positions des formations" qui l'ont créé. Interrogé si des contacts ont été entrepris pour mettre sur pied ce pôle, Si Afif s'en remet à "l'alliance tacite", née entre ces différentes formations qui partagent, selon lui, les mêmes positions. "Nous sommes nationalistes et progressistes et nous militons pour un régime républicain et démocratique", s'est-il identifié. À une question si ce pôle soutiendra un candidat issu de l'une des formations le composant, Si Afif écarte l'éventualité et estime qu'un seul parti ne peut pas présenter un candidat et s'assurer la victoire, car, pour ce faire, indique-t-il, "il faut un pôle qui regroupera plusieurs formations pour que le projet aboutisse". Même si le pôle pour lequel Si Afif pose déjà les premiers jalons n'est conçu que pour contrecarrer les islamistes, il n'en demeure pas moins que notre interlocuteur est revenu sur l'accusation portée contre son parti par Abderrezak Makri, président du MSP, selon laquelle le FLN et le FFS sont membres de "l'Internationale sioniste". Pour Si Afif, "un parti qui ouvre ses portes à des parties étrangères pour leur dicter la démarche est grave", a-t-il dit, en ajoutant qu'"au FLN, nous réfutons cela". "L'Internationale socialiste ne va jamais nous dicter ce que nous allons faire", a-t-il avancé en accusant le MSP d'être à la solde de l'Internationale islamiste. "Le MSP est soumis à l'Internationale islamiste. Ils ont la nostalgie du Printemps arabe, pour lequel, poursuit-il, les Algériens ont répondu par la négative." Pour le responsable au sein du FLN, la réponse des Algériens aux adeptes du Printemps arabe, comme le MSP, "est de donner plus de signification à l'exercice de la démocratie". À propos de l'absence d'un SG à la tête du FLN, Si Afif minimise le problème et considère que le parti fonctionne "normalement". "La crise qu'a vécue le parti est très positive pour nous", a-t-il indiqué. "Le parti fonctionne avec le bureau politique et ses institutions travaillent d'une manière normale et l'absence d'un SG n'est pas un handicap pour nous", a-t-il enchaîné. Quant à l'élection d'un nouveau chef pour le parti, Si Afif informe que les instances du parti activent à réunir les conditions favorables et que le FLN "essaye de passer du système de cooptation à un système d'élection démocratique et de transparence". "Le nouveau SG sera élu démocratiquement", a-t-il ajouté. M M Nom Adresse email