En prenant ses fonctions en tant que secrétaire général de l'Organisation des Nations (des) unies, Ban Ki-moon espérait-il réussir là où ses prédécesseurs ont tous échoué ? La réponse est affirmative. En témoignent les propos tenus lors de sa première conférence de presse animée au début de ce mois avant d'entamer son périple au Moyen-Orient. Parmi ses priorités, la consécration de la paix dans le monde et la prévention des guerres à travers les consultations. Cela, en mettant l'action sur la guerre que mènent les sionistes au peuple palestinien : «Aux deux camps, je dis : arrêtez, maintenant, trop de gens sont morts. Trop de civils souffrent. Trop de gens, des Israéliens et des Palestiniens, vivent quotidiennement dans la peur de mourir. A Ghaza, les fondements mêmes de la société sont détruits : des maisons, l'infrastructure civile, des installations de santé publique et des écoles». Pourtant, deux jours plus tard, et dans un point de presse conjoint avec le ministre égyptien des Affaires étrangères, le secrétaire général de l'ONU a prouvé son impuissance, son incapacité à faire appliquer la moindre initiative, même celle proposée par l'Egypte si irrationnelle soit-elle. Aux journalistes qui lui demandaient quelles seraient ses propositions à l'entité sioniste, il a répondu qu'il allait faire tout son possible pour amener les responsables sionistes à un cessez-le-feu. Ce qui n'était pas du tout évident à son sens. Dans ce cas, quel était son rôle ? En réponse, Ban Ki-moon n'a pas trouvé mieux, agacé par la question, que de prendre la poudre d'escampette, plantant là les représentants de la presse internationale. En fait, à travers ces déclarations, Ban Ki-moon a démontré, voire avoué que les pressions des Etats-Unis et des sionistes étaient trop fortes pour qu'il puisse arracher une quelconque concession. Aussi s'évertue-t-il à faire pression sur les Arabes pour que, à leur tour, ils exercent leur pression sur la résistance palestinienne, la sommant de se rendre pieds et poings liés et de manière inconditionnelle. C'est malheureusement de la sorte que celui qui a été porté à la tête de l'ONU par le lobby sioniste, les Etats-Unis et leurs alliés traditionnels, compte sauver le peuple palestinien du génocide et de la guerre d'extermination auxquels il est soumis. Pourtant, il aurait pu refuser de subir ces pressions, de se soumettre au diktat des agresseurs en jetant tout simplement le tablier. Comme l'a fait le premier secrétaire général de l'ONU au lendemain de sa création. Le Norvégien Trygve Haldvan, c'est de lui qu'il s'agit, a été élu le 1er février 1946 à la tête de l'Organisation par le Conseil de sécurité. Haldvan a fait face, durant son court règne à moult manœuvres, pressions et véto de la part des Soviétiques, à l'époque. Ces derniers ne lui avaient pas pardonné d'avoir couvert du drapeau bleu de l'ONU l'intervention des alliés en Corée. Les Soviétiques n'étaient pas les seuls adversaires de Haldvan. Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne s'étaient également mis de la partie mais pour d'autres considérations, entre autres l'accusation d'être un procommuniste. En dépit de toutes ces difficultés et alors que l'URSS s'était opposée à sa réélection en octobre 1950, l'Assemblée générale, contournant le Conseil de sécurité, a prorogé son mandat de trois ans. Mais refusant de se soumettre, il annonce, le 11 novembre 1952, sa démission. A l'époque, la guerre était terminée, les armes s'étaient tues. La guerre froide qui a intervenu n'a commis ni génocide ni crimes contre l'humanité. Cela n'a pas empêché Haldvan de rendre son mandat. Aujourd'hui, des milliers de Palestiniens sont morts ou blessés, des hôpitaux, des écoles, des maisons et des représentations de l'ONU sont bombardés. Ban Ki-moon se présente en spectateur. F. A.