Le diplomate, qui revient sur sa visite en Algérie, affirme avoir “discuté avec le président Bouteflika… sur les attentats du 11 décembre dernier”. Il affirme attendre un rapport qui lui sera transmis incessamment pour juger s'il y a nécessité ou non d'enclencher une enquête indépendante sur ces évènements douloureux. Dans une conférence de presse tenue le 7 janvier à New York, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU) a indiqué qu'il se réservait le droit de se prononcer, très prochainement, sur l'éventualité d'une enquête indépendante sur les attentats du 11 décembre perpétrés par le GSPC à Alger. “Je me réserve le droit de me prononcer sur cette question en attendant de recevoir le rapport complet du département de la sûreté et de la sécurité”, a déclaré Ban Ki-moon en réponse à une question sur le lancement d'une enquête indépendante qui s'assurerait que les procédures en matière de sécurité ont bien été respectées avant le drame du 11 décembre. Ban Ki-moon évite de se prononcer sur cette demande formulée une semaine après les attentats du 11 décembre par le syndicat des fonctionnaires de l'ONU, en attendant le rapport que doit lui remettre incessamment le SG adjoint de la sûreté et à la sécurité de l'organisation onusienne. Afin de couper court à toute mauvaise interprétation de ses déclarations et encore moins de son déplacement à Alger, le 18 décembre, afin d'apporter son soutien au peuple algérien, Ban Ki-moon affirme que les Nations unies n'avaient “reçu aucun avertissement lui signalant un risque d'attentat”. Et d'ajouter avoir demandé au secrétaire général adjoint à la sûreté et à la sécurité de l'ONU “de lui faire un rapport d'ici au 11 janvier, c'est-à-dire cette semaine, sur les conclusions de sa propre enquête, suite à l'attentat terroriste commis à Alger”. Plus loin, le SG précise que sur la base de ce rapport, “nous allons renforcer les mesures visant à garantir la sûreté et la sécurité de notre personnel et de nos locaux”. Le secrétaire général de l'ONU, qui revient sur sa visite en Algérie, affirme avoir “discuté avec le président Bouteflika… En tant que pays hôte, le gouvernement algérien est responsable. Il doit prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer la sûreté et la sécurité de l'ONU. Il m'a assuré qu'il trouverait de nouveaux locaux au Pnud et au HCR. Cela ne concerne toutefois pas seulement le gouvernement algérien. C'est une question dont je souhaite m'entretenir avec tous les Etats membres en général”. Le phénomène du terrorisme ayant une dimension internationale, et ce, depuis les attentats du 11 septembre 2001, Ban Ki-moon considère, en effet, que “c'est un problème très grave pour l'ensemble des pays dans le monde, y compris les pays du Sahel, et pas seulement l'Algérie”. “J'ai dit au président Bouteflika qu'à ce moment-là bien entendu, j'étais choqué, c'était un événement tout à fait tragique, mais lui-même m'a dit qu'il était très embarrassé, très gêné de n'avoir pas pu protéger le personnel des Nations unies et les bureaux de l'ONU. C'est un problème mondial, et non pas une question qui touche uniquement l'Algérie ou d'autres pays du Sahel”, ajoute Ban Ki-moon. Pour ce dernier, il est plus que jamais urgent de mettre en œuvre une “action concertée au niveau mondial pour lutter contre le terrorisme international”. Dans le même sens, le SG de l'ONU “pense que la communauté internationale doit en faire davantage. Il est impossible de justifier le terrorisme. Le terrorisme, c'est le terrorisme, et par conséquent, ces attentats à la bombe en Algérie ont en fait renforcé ma détermination à en faire davantage”. Ban Ki-moon propose que les Nations unies renforcent “leurs efforts de communication avec la communauté internationale en général. Quelle est la raison d'être de l'ONU ? Que fait l'ONU ? À quoi sert l'ONU ?” s'est-il interrogé. “Il importe que la communauté internationale comprenne mieux ce que fait l'ONU. L'ONU ne travaille pas pour un groupe de pays en particulier. Au contraire, l'ONU travaille pour le bien-être mondial des pays en développement. Nous travaillons à la promotion des droits de l'Homme, de la paix et de la sécurité. Il faut donc que cela soit bien compris par le reste du monde et bien communiqué au reste du monde”, a-t-il conclu. Amine Allami