Le renforcement de la coopération sécuritaire entre les Etats-Unis et l'Algérie est l'un des objectifs prioritaires de Washington qui ne rate aucune occasion pour le réitérer. «La sécurité est la base de toute activité économique. En plus de la coopération économique, nous comptons également renforcer notre coopération dans le domaine de la sécurité», a ainsi affirmé, hier à Alger, l'ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, Henry S. Ensher, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse conjointe avec le secrétaire général du ministère du Commerce, Aïssa Zemati, à la veille de l'ouverture de la 47e édition de la Foire internationale d'Alger (FIA) dont les Etats-Unis sont l'invité d'honneur. «Nous sommes confiants quant à la capacité de l'Algérie à se sécuriser et aussi en sa capacité à assumer le rôle de leadership en aidant d'autres pays de la région à se sécuriser eux-mêmes», ajoutera le diplomate qui affirmera que Washington travaille «avec le gouvernement algérien afin de renforcer notre coopération dans le domaine sécuritaire» qui implique un large éventail d'équipements et de systèmes. Cette volonté de renforcer la coopération sécuritaire algéro-américaine et de l'étendre à toutes les activités en collusion avec le terrorisme, a également été déjà affichée par la conseillère juridique régionale auprès de l'ambassade américaine à Alger, Mme Cynthia Eldridge, qui avait déclaré qu'avec l'Algérie «nous avons établi un bon partenariat dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, mais j'estime que nous pouvons l'améliorer». La même affirmation est venue du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, lors de sa visite en Algérie, les 2 et 3 avril dernier, qui a salué «le leadership de l'Algérie dans la région». «La paix est confrontée à des menaces plus complexes que jamais, et l'Algérie constitue une force régionale qui contribue à la stabilisation et à la paix dans le Maghreb, l'Afrique et le monde arabe», avait-il soutenu avant de résumer la position des Etats-Unis vis-à-vis de l'Algérie :«Les Etats-Unis vont continuer à soutenir l'Algérie dans la lutte antiterroriste, qui trouve dans la drogue et les kidnappings, sa principale source de financement, en Afrique du Nord et de l'Ouest [...].» «Nous cherchons à augmenter notre assistance avec l'Algérie afin que ses services de sécurité soient mieux entraînés et mieux équipés, pour affronter et vaincre Al- Qaïda.» À l'issue de sa visite, John Kerry aura à connaître la position algérienne, et par la voix du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui ne mâchera pas ses mots et n'ira pas par quatre chemins pour exprimer sa déception quant au niveau des échanges en matière d'informations et de technologies qui demeure très déséquilibré, au détriment de l'Algérie. «Jusqu'à maintenant il y a une situation qui n'est pas équilibrée : nous vous donnons ce que nous avons, vous êtes un peu plus parcimonieux», déplorera le chef de l'Etat qui insistera sur la nécessité de renforcer la coopération dans ce domaine. En réponse à la question de M. Kerry qui s'est enquis des besoins de l'Algérie, M. Bouteflika dira : «Vous avez de la technologie et du renseignement, que nous n'avons pas» sollicitant «des renseignements en temps réel et utile» sur le Sahara et le Sahel. Ce à quoi Kerry répondra : «Nous sommes disposés à travailler sur tous ces dossiers.» Plus d'un mois après l'engagement du secrétaire d'Etat, la déclaration de l'ambassadeur américain réaffirme la volonté des Etats-Unis de renforcer la coopération impliquant équipements et systèmes, annonçant la satisfaction d'une partie de la requête du Président, celle ayant trait à la technologie. Reste la deuxième partie, le renseignement, qui devrait suivre, si Washington entend établir une coopération gagnant-gagnant. H. G.