L'Algérie est un vaste chantier où les projets pullulent faisant d'elle une destination privilégiée pour de nombreux investisseurs étrangers à la recherche de partenariats gagnant-gagnant. Et c'est le cas des Etats-Unis qui se retournent vers l'Algérie qui a retrouvé la paix et la stabilité. En dehors des hydrocarbures, les USA interviennent dans le secteur harmaceutique avec la mise en place d'un important pôle biotechnologique au cyber-parc de Sidi Abdallah qui est en train d'être réalisé. Un autre domaine tout aussi stratégique, à savoir l'agriculture, intéresse le pays de l'oncle Sam, puisque l'Algérie aspire à s'autosuffire dans ce domaine et se passer de la dépendance vis-à-vis de l'étranger en matière de produits alimentaires, dont la facture d'importation avoisine les 10 milliards de dollars chaque année. L'objectif de l'Algérie de réaliser sa sécurité alimentaire semble intéresser beaucoup de pays étrangers, parmi eux les USA. D'ailleurs un Road Show sera organisé en Californie, à l'initiative du Conseil d'affaires algéro-américain et Filaha Innove qui ont scellé, la semaine dernière, un partenariat pour permettre aux hommes d'affaires algériens et investisseurs dans le domaine de l'agriculture de constater directement les réalisations américaines sur un sol qui était auparavant aride et qui, grâce à une volonté de fer, a été transformé en grandes surfaces agricoles permettant aux USA de s'imposer comme sixième puissance mondiale dans le domaine de l'agriculture. Cette expérience peut être réussie en Algérie pour peu que le problème du foncier agricole soit réglé définitivement en permettant aux investisseurs de prendre des concessions au sud du pays pour développer ce secteur névralgique qui, à lui seul, pourrait générer des recettes en devises hors hydrocarbures. D'autant que la terre du Sud est généreuse et que les expériences menées jusque-là ont donné des résultats probants comme c'est le cas à El Oued, Bechar, Ouargla et Biskra, pour ne citer que ces régions là, où différentes cultures ont réussi. Le tout est de faire confiance aux investisseurs en leur donnant les moyens de travailler pour transformer ces espaces désertiques en une Californie algérienne. À la signature de l'accord, le président du Conseil d'affaires algéro-américain, M. Ismaël Chikhoune, a lancé un appel au gouvernement pour trouver solution à cet épineux problème du foncier agricole. Les Américains pourraient ainsi investir avec leurs homologues Algériens suivant la règle 51/49 exigée dans le cadre de la loi sur les investissements. La partie algérienne pourrait mettre à la disposition des Américains le foncier et eux procéderont au transfert de technologie. M. Chikhoune estime qu'il est temps de passer à l'acte et d'aller vers le concret si l'Algérie veut sortir de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures, et ce grâce à l'agriculture et de le faire en s'inspirant de l'expérience américaine qui a réussi à transformer le désert californien en vaste terres agricoles produisant à une échelle industrielle. En réglant cette question du foncier agricole, il est certain que pourront se réaliser des partenariats gagnant-gagnant, fera savoir M. Chikhoune, ajoutant que les Américains sont de plus en plus intéressés par la coopération avec l'Algérie dans d'autres secteurs que les hydrocarbures. De retour aux USA, le président du Conseil d'affaires algéro-américain commencera à organiser le Road Show de la Californie avec des investisseurs intéressés par ce partenariat avec leurs homologues algériens. La balle est dans le camp de la partie algérienne, qui se doit de prendre les mesures qui s'imposent pour capter ces investissements américains en Algérie notamment dans l'agriculture, un secteur défini comme prioritaire dans le programme du gouvernement qui ambitionne de diversifier son économie. B. A. Du métier de journaliste à l'agriculture dans le Sahara, une expérience à méditer Il est journaliste professionnel depuis plus de 20 ans, mais il a décidé de mettre de côté, pour un moment, sa flamme qui l'a toujours poussé à l'écriture pour une autre passion qui est l'agriculture. Lui ce n'est autre que Djamel Zerrouk, un confrère de la presse écrite, qui a obtenu une concession de 15 hectares à Ouargla avec 7 autres amis, dont deux femmes, qui ont chacun bénéficié de cette même superficie, du côté de la commune de Hassi Benabdellah daïra de Sidi Khouiled, sise à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya. C'est au niveau de ce nouveau périmètre dégagé, il y a de cela deux années, par les autorités locales que Djamel va devoir réaliser son rêve, qui le tarabustait depuis déjà des années. Après avoir obtenu son acte de concession comme plusieurs milliers d'autres personnes au niveau de ce périmètre, ce journaliste s'est fait délivrer sa carte d'agriculteur qui lui permettra de bénéficier des facilitations pour l'achat des semences à des prix soutenus. Des autorisations ont été également délivrées par la direction de l'hydraulique de la wilaya pour réaliser deux forages dont les travaux seront lancés en septembre prochain, soit à la fin des grosses chaleurs. Pour des raisons économiques et financières, les 8 amis ont décidé de s'organiser en coopérative pour faire face aux différents besoins. «Nous avons l'intention de créer une Sarl composée des 8 actionnaires», nous a expliqué Djamel. Ceci pour mener à bien l'opération et permettre la réussite de leur projet qui consiste en la production de la luzerne, un fourrage très prisé par les bovins laitiers. L'avantage de cette luzernière initiée par notre confrère c'est qu'ellepermet 4 coupes par an.. Tout est fin prêt pour se lancer dans cette belle aventure qui a déjà démarré, puisque les actionnaires sont en train de se préparer pour le forage en septembre, l'achat des semences dans les prochains jours, un tracteur et tout le matériel qui va avec d'ici quelques semaines. «Nous avons mis en place un investissement collectif de 8 millions de dinars, un budget qui permettra de réaliser les deux forages, 4 bassins d'irrigation pour capter l'eau, d'acheter les machines et les bâtiments pour le personnel», indique notre confrère, qui dit que la campagne agricole sera lancée à la fin du mois de septembre. «Dès que l'eau jaillira on commencera à semer la luzerne.» Il ajoutera qu'une équipe de deux personnes sera toujours sur place pour superviser ce projet. Sur le choix de la luzerne, Djamel Zerrouk nous confie que la filière lait ne cesse de s'accroître et qu'une étude du marché a été faite en sillonnant plusieurs wilayas, notamment le bassin laitier, à savoir Béjaïa et Tizi Ouzou où plusieurs agriculteurs élèvent des bovins. Pour s'investir convenablement dans ce projet qui lui tient à cœur, Djamel dit qu'il va suspendre pour quelques années son métier de journaliste. Sur cette aventure, il dira que seul il n'aurait jamais pu la réaliser, mais grâce à l'esprit corporatiste ce projet a pris enfin forme. Une fois rentré dans leurs frais, les 8 investisseurs voleront chacun de ses propres ailes et la coopérative continuera à exister pour s'occuper de la commercialisation du produit. B. A.