Les Américains vont aider l'Algérie à « réactiver certaines filières stratégiques », comme le lait, les viandes, les céréales, qui sont considérés « touchant à la sécurité alimentaire du pays ». C'est ce qu'ont révélé, hier, le Dr Bensemane, président de la Fondation Filaha, et Ismaïl Chikhoune, président de l'US Algerian Business Council. Les deux organismes viennent, d'ailleurs, de signer un accord pour la mise en place d'un programme pour engager des discussions avec les grands agriculteurs américains du Texas. Il est même prévu un road show, en octobre prochain, au profit des agriculteurs algériens et des investisseurs potentiels pour voir ce qui se fait dans les grands périmètres d'élevage dans cette région et les techniques utilisées. Le développement de l'agriculture « a été l'un des volets que les Américains ont souhaité développer en Algérie, après les hydrocarbures et l'industrie pharmaceutique, lors de la dernière foire internationale d'Alger ». Selon le Dr Bensemane, les modèles d'élevage et d'agriculture de notre pays doivent « sortir des schémas archaïques », liés à la petite propriété de type familial. « Nous avons en Algérie des potentialités à développer plus particulièrement dans le Sud et les Hauts-Plateaux qui rappellent bien le climat de la Californie ». Le Dr Ismaïl Chikhoune a réitéré la volonté des entreprises américaines à développer d'autres secteurs en dehors des hydrocarbures, à l'image du médicament où une dizaine de groupes industriels ont montré leur intérêt pour produire en Algérie. Certains « vont bientôt passer à la production », affirme-t-il. Le président du Conseil d'affaires algéro-américain citera le cas du lait, des viandes et des céréales. Les agriculteurs et les investisseurs algériens pourront, a-t-il fait savoir, faire appel pour leur encadrement aux Américains qui vont leur apporter le savoir-faire nécessaire ». Pouvons-nous gagner le pari de la bataille du lait par exemple ? Selon un expert qui est intervenu lors de la conférence de presse, cela est « techniquement possible mais avec un modèle de consommation par habitant stable ». Les besoins, ajoute-t-il, « sont évalués à 3,5 milliards de litres par an ». Mais « il faudrait pour cela beaucoup de terres en irrigué, autour de 250.000 ha », dit-il. Les Hauts-Plateaux et le Sud, où il y a les grandes superficies, sont la solution. De plus, pour développer la culture intensive, il faudra aussi penser à l'amélioration de l'espèce, grâce aux progrès du génie génétique. Autant d'innovations que les Américains qui ont besoin d'investir dans le long terme (entendre par là qu'ils ont besoin de facilités et de garantie de stabilité) pourraient apporter à notre pays à travers « un partenariat gagnant-gagnant », précise Chikhoune. Les Américains, rappelle-t-on, avaient déjà montré leur savoir-faire dans des partenariats engagés pour le développement de la culture des céréales, avec la compagnie pétrolière Sonatrach, il y a quelques années.