Au terme de 114 rencontres avec des partis politiques, des personnalités dites «nationales», des associations et organisations, Ahmed Ouyahia, ministre d'Etat et directeur de cabinet à la présidence de la République, s'est accordé une «session» pour synthétiser les propositions et suggestions formulées par ses interlocuteurs au sujet de la révision constitutionnelle. Son rapport est attendu chez le Chef d'Etat. Pendant ce temps, la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (Cnltd) n'abandonne pas son vœu de parvenir à une «transition démocratique». Des conférences thématiques seront organisées, à cet effet, avant la fin du mois de Ramadhan. L'Assemblée populaire nationale (APN) a réussi, pour sa part, la prouesse d'adopter quelques projets de loi dont ceux relatifs à l'état civil et au Service national. En attendant des sessions meilleures ! L'ancien Chef du gouvernement a ainsi achevé une série de consultations entamées le mois de mai dernier. Sur les 150 invitations adressées par la présidence de la République, certains partenaires politiques ont préféré bouder les consultations autour du projet de la révision de la Constitution. Faisant le point du mi-chemin des consultations, Ahmed Ouyahia avait déclaré, dans une conférence de presse tenue le 21 juin dernier, qu'un «consensus autour de la révision de la Constitution était possible vu que l'opposition réclame le changement et que le président Bouteflika, avait annoncé ce même objectif dans son discours après sa prestation de serment». Sur la teneur des propositions qu'il avait recueillies de la part de ses invités, Ouyahia a noté que «l'opposition appelle au renforcement de la pratique démocratique à l'instar de la séparation des pouvoirs, du rôle de contrôle et de la place du Parlement et de l'indépendance de la justice». Ahmed Ouyahia avait soutenu, à l'occasion, que «la situation actuelle encourage autorité, opposition, citoyens et partisans du boycott à œuvrer ensemble pour construire l'Algérie». Ce discours ne convainc pas cependant les membres de la Cnltd, qui tiennent à leur feuille de route menant, aux yeux des animateurs de cette coordination à une «période de transition». Abderezzak Makri, qui s'exprimait récemment sur le projet, a expliqué les futures actions prévues par la Coordination. Il dira, dans ce sens, que «l'adoption finale du texte aura lieu lors de la prochaine rencontre de la Cnltd. Nous n'avons pas encore fixé une date, mais celle-ci se tiendra probablement la semaine prochaine. Ensuite, nous allons inviter les participants pour leur remettre le texte. Avant la fin du Ramadhan, nous entamerons la série de conférences thématiques avec une rencontre autour des modes de transition démocratique et les différentes expériences dans le monde». R. I.