Le Front des forces socialistes (FFS) réunira aujourd'hui son Conseil national en session ordinaire au cours de laquelle sera débattue la question «des modèles internationaux de consensus et le cas de l'Algérie». Priorité du parti depuis son cinquième congrès, tenu au printemps 2013, le FFS se donne visiblement le temps nécessaire pour entamer le chantier du consensus national. Ali Laskri, membre de l'instance présidentielle du parti, a indiqué récemment que «la conjoncture nationale et régionale exige de nous de faire preuve de vigilance, de ne pas bousculer les choses ou faire n'importe quoi, mais il faut prendre le temps de construire un consensus national afin d'instaurer une véritable démocratie dans la paix et la stabilité». Au mois d'avril dernier, plus précisément à une semaine de la présidentielle d'avril 2014, le Front des forces socialistes (FFS) avait annoncé une initiative portant sur une série de rencontres avec des acteurs politiques et sociaux afin de préparer les conditions d'une «conférence de consensus», qui aboutirait à une solution à la crise que vit le pays. Le vieux parti de l'opposition algérienne indiquait, par la voix de son instance présidentielle que «des contacts seront pris avec les parties qui ont manifesté un intérêt pour une approche consensuelle des questions politiques, économiques, sociales, environnementales et culturelles qui se posent au pays». Tout en relevant que «sur certaines questions d'intérêt national, un consensus sur les politiques à mener est d'une importance vitale pour faire renaître la confiance, remettre le pays au travail et préserver l'avenir des générations futures», le FFS avait noté, concernant la préparation de cette «conférence de consensus», qu'il «ne pose aucun préalable, mais, instruit par les expériences passées, il sera attentif à réunir les conditions de la réussite». C'est à ce titre que le débat de cette session autour de la «reconstruction d'un consensus national» ne manquera pas de livrer les contours de l'initiative du FFS. Et probablement les parties qui seront concernées par la conférence de consensus national. Mais avant de voir son initiative prendre officiellement forme, le FFS a pris part, au mois de juin dernier à Zéralda, à la rencontre de la Cnltd (Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique), une structure où émargent des partis politiques (RCD, MSP, Ennahda, FJD, Jil Jadid) et Ahmed Benbitour, ancien Premier ministre. À la rencontre de la Cnltd, le premier secrétaire du FFS, Ahmed Betatache, soutenait que «les expériences des transitions démocratiques ayant réussi étaient celles menées avec le régime en place et non contre le régime». À la mi-juin, le FFS répond à l'invitation d'Ahmed Ouyahia, ministre d'Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République, qui menait le processus de consultations autour de la révision constitutionnelle. Martelant, à l'occasion que le dialogue «fait partie des valeurs fondatrices du parti», le FFS déclarait avoir «engagé activement la préparation de la conférence du consensus national incluant la participation du système à travers ses représentants dans les partis politiques et les organisations gouvernementales, au côté des autres acteurs politiques de l'opposition et de la société civile». A. Y.