Ils étaient sur le point de franchir la frontière libyenne, a affirmé une source des services de renseignement de la Garde nationale qui a récupéré, par ailleurs, du matériel militaire (armes à feu et minutions), mais aussi du matériel informatique sophistiqué pour la fabrication de passeports, sans oublier les cachets officiels, selon le ministère de l'Intérieur tunisien. Un huitième membre du groupe a été arrêté samedi, a rapporté la radio locale Chems FM. Mises en état d'alerte maximale, les forces de sécurité tunisiennes ont multiplié les coups de filet, notamment dans les villes de l'intérieur, où elles ont pu mettre la main sur un terroriste activement recherché dans le gouvernorat de Kasserine, dans la nuit de lundi à hier. Ce terroriste roulait à bord d'une voiture de type 4X4, il se dirigeait vers les localités de Bouderbes et Djbel Semama, frontalières avec l'Algérie. La semaine dernière, le ministère de l'Intérieur avait annoncé le démantèlement de plusieurs cellules terroristes et de leurs réseaux de soutien. Ce qui a permis à la Garde nationale d'arrêter une vingtaine d'éléments terroristes, appartenant à cinq groupes différents, qui préparaient un vaste plan d'attaques et d'enlèvements d'importantes personnalités tunisiennes, à travers tout le territoire tunisien, pour empêcher le déroulement de la présidentielle et des législatives, prévues avant la fin de l'année en cours. Ces évènements interviennent au moment même où l'Assemblée constituante étudie un projet de loi relatif à la lutte antiterroriste et contre le blanchiment d'argent sale en Tunisie. L'adoption de ce projet de loi, dont les premiers articles ont été votés hier, devrait avoir lieu d'ici le 24 août. Cela ne laisse pas assez de temps aux députés tunisiens, que le gouvernement de transition presse pour pouvoir se donner les moyens légaux, mais aussi matériels, humains et financiers, pour venir à bout des terroristes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et de Ansar al-Charia. Ces derniers sont considérés comme proches du groupe homonyme en Libye et aussi de l'Etat islamique qui sévit en Irak et en Syrie pour imposer un califat islamique dans cette région du Proche-Orient. Parallèlement, des milliers de soldats réservistes seront convoqués pour renforcer les rangs de la Garde nationale. Ils seront surtout affectés à la surveillance des bureaux de vote, a indiqué la Cellule de crise, présidée par le Premier ministre, Mahdi Jomaa. La montée des tensions sur le plan sécuritaire impose à l'Algérie une vigilance accrue à ses frontières avec la Tunisie, où la gendarmerie et l'armée ont déployé de lourds moyens de surveillance et renforcé leurs troupes pour empêcher l'infiltration des terroristes tunisiens, surtout à travers le mont Chaâmbi, à cheval entre les deux pays. L. M.