Le ciné-club «Allons voir un film» organisé bimensuellement depuis 2002 par l'association Project'Heurts de Béjaïa fait sa rentrée en grande pompe samedi prochain avec une programmation alléchante. À cette occasion, l'association a invité quatre réalisateurs québécois à présenter leurs films réalisés dans le cadre du projet «El Djazaïr mon amour», le 11 octobre prochain à partir de 14h à la Cinémathèque de Béjaïa. Les cinéphiles pourront ainsi découvrir Karim+Hadjer de Samuel Matteau, Une idée pour demain de Guillaume Fournier, Au rythme du temps de Djemil Elias et 1 2 3, Viva l'Algérie de Yannick Nolan en présence des réalisateurs. La projection sera suivie d'un débat. «El Djazaïr mon amour» est un projet cinématographique collectif, exploratoire et ambitieux. Cinq cinéastes de la relève du Québec, aux démarches distinctes et aux univers hétéroclites se sont rassemblés autour de ce projet qui vise à offrir un regard éclaté et forcément subjectif sur l'Algérie par le prisme de courts métrages ayant comme thématique commune : l'amour. L'initiative a été portée par Kinomada, un organisme canadien à but non lucratif, qui coordonne et organise des laboratoires nomades de création intensive de courts-métrages internationaux, en collaboration avec une production algérienne Images & Words dont le producteur est Raouf Benia. Abdennour Hochiche, président de l'association Project'Heurts souligne que «étant donné que les dates de la présence de ce collectif en Algérie coïncidaient avec la date de la rentrée du cinéclub de l'association, c'est naturellement que nous avons tenu à les inviter pour qu'ils rencontrent le public et partagent leur expérience avec lui». «C'est toujours bien de faire des films, que ce soit seul ou dans le cadre d'un projet. En vérité, le projet en lui même n'a rien d'innovant, maintenant reste à voir les films. Ce qui est intéressant c'est le rendu du regard de ces personnes qui viennent d'aussi loin pour faire des films ici et sur ici. C'est aussi une occasion de découvrir de nouveaux regards sur notre société», ajoutera-t-il. Il est à souligner que les courts métrages de «El Djazaïr, mon amour» ont été présentés en grande première au Capitole de Québec le 17 septembre passé dans le cadre du Festival du Cinéma de la Ville de Québec. Dans le cadre de ce projet il y a également une exposition photos qui a été organisée afin de rendre compte de toute cette aventure humaine également par l'écrit, un blog, en l'occurrence eldjazairmonamour.blogspot.com, a été alimenté depuis la genèse de ce projet jusqu'au dernier clap. Dans ce blog Guillaume Fournier explique à propos de ce projet : «Toutes les raisons sont bonnes pour être fasciné par l'Algérie. Son histoire, sa situation géographique, sa culture, ses guerres, ses croyances, tout, en l'Algérie moderne, semble exister pour représenter symboliquement la complexité de notre monde.» Il ajoute : «Après de nombreuses rencontres, au cours desquelles nous avons lentement progressé sur la question, nous avons enfin trouvé cette réponse : réunir nos projets autour de la thématique de l'amour.» Il souligne qu'avec une telle thématique, «nous arriverons à mieux comprendre ce qui cimente la société algérienne. Nous pourrons aller au-delà des barrières et des interdits afin de découvrir ce qui se trouve au cœur des gens qui la composent. Et surtout, nous pourrons mettre en lumière certains paradoxes qui nous permettront de mieux saisir l'essence même de cette nation fascinante, qui nous appelle de par-delà les mers.» Dès lors : «En partant d'un thème unificateur qui tend naturellement vers l'universel, nous croyions arriver, quelque part à travers nos différences de sensibilités, à mieux comprendre l'Algérie et ses habitants, et au final, à mieux nous comprendre nous-mêmes. Ce qui, avouons-le, est l'objectif même de tout voyage... l'objectif même de tout acte de création.». S. B.