Profitant de l'occasion de la visite d'inspection qu'il a effectuée hier au sein de l'hôpital Bachir-Rezig (308 lits) à Boussaâda, dans la wilaya de M'sila, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a souligné que «la gestion des médicaments doit être exemplaire dans toutes les structures hospitalières du pays», rapporte l'APS. Le premier responsable du secteur a soutenu à cet effet que les moyens importants mis en place par l'Etat doivent être accompagnés d'une meilleure gestion des médicaments. Tous les établissements ont reçu des directives claires et strictes dans ce sens, a précisé M. Boudiaf, afin de bannir toute pénurie. Les ruptures de stock sont légion au sein des hôpitaux et des pharmacies, ce qui pénalise lourdement les malades. Une situation expliquée autrement par certains responsables du secteur de la santé à l'image du directeur de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), M'hamed Ayad, qui a déclaré récemment qu'«il n'existe pas de pénurie de médicaments dans les structures hospitalières mais des perturbations sur quelques produits». Le même responsable avait indiqué que la facture des importations en médicaments a atteint 42 milliards de dinars, dont 23 affectés à la cancérologie, sachant que la facture des importations algériennes des produits pharmaceutiques a augmenté de 1,6 milliard de dollars durant les huit premiers mois de l'année 2014, contre 1,27 milliard sur la même période de l'année écoulée, soit une hausse de 28%. En ce qui concerne la pénurie des vaccins, rappelons la déclaration de M. Boudiaf qui avait indiqué que ce problème était désormais «banni». Pour mieux gérer les médicaments, les gestionnaires des établissements de santé doivent s'organiser davantage en arrêtant leurs besoins en la matière pour les transmettre à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) deux mois à l'avance, avait indiqué le premier responsable du secteur. Il existe un autre problème concernant la gestion des médicaments qui est la distribution. Le secteur pharmaceutique est soumis en Algérie, comme partout à travers le monde, à des normes techniques rigoureuses dénommées «Bonnes pratiques», qui régissent les règles appliquées à la distribution pharmaceutique. La réglementation algérienne impose aux entreprises que la personne en charge de la gestion des produits pharmaceutiques et de la bonne application de ces bonnes pratiques de distribution soit titulaire d'un diplôme en pharmacie et qu'elle dispose des qualifications professionnelles requises pour assumer ce type de responsabilité. La surveillance des normes de distribution s'intègre dans un processus global qui veille à garantir une traçabilité complète du circuit de chaque produit et à s'assurer des procédures de retrait et d'incinération de tout produit présentant un risque si minime soit-il pour la santé des patients. Il existe au sein des hôpitaux un autre problème de taille, qui est le vol des médicaments. Le ministre de la Santé avait indiqué en mai dernier que des instructions avaient été données aux services de sécurité aux fins d'enquêter sur le vol de médicaments dans le secteur public et leur transfert vers une destination extérieure, y compris à l'étranger. La traçabilité des médicaments au niveau des hôpitaux a permis au ministère de la Santé de constater le vol d'importantes quantités et le détournement du sang destiné aux malades, a-t-il précisé, ajoutant que son département en a informé les services de sécurité. Pour le ministre, ceux qui détournent les médicaments au préjudice de la santé des malades s'apparentent aux trafiquants de drogue. Ils doivent être sanctionnés et réprimés et leurs noms doivent être divulgués. A. K./APS