Merzak Meneceur «Le thème de ce colloque, portant le débat industriel commun entre nos deux pays, m'apparait du plus grand intérêt tant les complémentarités sont fortes et les convergences réelles. Il est nécessaire, en effet, aujourd'hui de porter nos relations économiques, à un niveau qualitatif supérieur, dépasser les simples relations commerciales pour faire émerger un partenariat de type nouveau ouvrant des perspectives stratégiques inédites à nos entreprises», a déclaré le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, au cours de son intervention de clôture du colloque «France-Algérie : quel avenir industriel commun», tenu samedi dernier dans une salle de l'Assemblée nationale française, à l'initiative de l'Association d'amitié France-Algérie. Invité à tirer les conclusions d'une journée de débats de haut niveau, le ministre est persuadé que «ce partenariat agira puissamment sur la compétitivité des systèmes industriels de nos deux pays». Car, «l'industrie française bénéficiera de l'expérience algérienne dans le domaine de l'énergie et de l'expertise industrielle de notre pays, de son potentiel énergétique», comme «l'industrie algérienne pourra de son côté, à la faveur d'un partenariat stratégique avec un pays à l'excellence technologique reconnu, donner une impulsion décisive à son développement industriel et technologique», arguera-t-il. M. Bouchouareb a présenté à l'auditoire, composé de plus de deux cents personnes, entre dirigeants d'institutions, chefs d'entreprises et responsables d'associations professionnelles impliqués dans la relation algéro-française, les impératifs que porte le projet de relance industrielle de l'Algérie, les «réformes pour relancer puissamment le développement industriel». Il a fait état de la réforme du code des investissements pour encourager l'investissement étranger sans remettre en cause la règle du 51/49% qui «sera élargie au commerce de gros et de détail». Il a confirmé que «le secteur industriel public a une place centrale dans notre stratégie, il jouera un rôle d'impulsion dans la croissance d'orientation stratégique, mais aussi de régulation...». Le ministre précisera que la restructuration du secteur public marchand «est une action lourde avec un choix résolu pour l'autonomisation des entreprises et l'encouragement de l'initiative et de l'innovation». Abordant de manière plus concrète la tournure que prend le partenariat industriel algéro-français pour une coproduction à label international avec un taux d'intégration élevé, M. Bouchouareb a pris à son compte «la conviction» de Louis Gallois, président du conseil de surveillance de Peugeot, affirmant que «l'Algérie peut constituer une plate-forme d'exportation compétitive pour les entreprises algéro-françaises». Il prendra aussi à son compte la conviction exprimée par Jean-Pierre Chevènement affirmant que «l'Algérie est pour la France le plus proche des grands pays émergents. Forts du continuum humain entre les deux rives, nos deux pays sont en mesure de constituer un binôme structurant pour remporter les défis du 21e siècle». Dans les autres passages de l'intervention de M. Bouchouareb, comme dans les contributions de Bachir Dehemi, responsable de la coopération industrielle et technologique algéro-française, et de Jean-Louis Levet, haut-responsable à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne, il se dégage nettement que le partenariat industriel algéro-français avance à un rythme favorable insoupçonné, avec un contenu novateur. Un bilan d'étape des projets en cours, dont certains arrivent à maturité, sera établi le 10 novembre à Oran, à l'occasion de la réunion de la Commission mixte économique France-Algérie (Comefa), qui sera marquée par l'inauguration de l'usine Renault-Algérie d'Oued T'lilat. M. M.