Ces violences se sont étendues au sud du pays, touchant Ubari, une des plus importantes villes où la communauté touarègue a ouvert un nouveau front de guerre contre les milices issues de la communauté Ikerdaten. Les affrontements opposant ces deux communautés ont commencé il y a plusieurs mois, mais ils ont pris une nouvelle tournure depuis maintenant près d'une semaine, faisant des dizaines de morts et plus d'une centaine de blessés, y compris parmi les civils, ont rapporté les médias libyens et les organisations de défense des droits de l'Homme présentes sur place. Au sixième jour de la reprise des combats, les combattants touareg ont reçu des renforts, en provenance du nord, ce qui leur a permis d'avancer sur la ville, avant de prendre le contrôle de la quasi-totalité des positions et des bases occupées jusque-là par les milices Ikerdaten, selon des informations locales, reprises par le quotidien en ligne Al-Hadeth al-Azawadi, en langue arabe. Malgré les renforts que les miliciens d'Ikerdaten ont reçu, eux aussi, des villes voisines de Murzeq, leur bastion dans le sud du pays, ils ont été contraints de battre en retraite. Tous les réseaux de communication ont été coupés à cause de la violence des combats à l'arme lourde qui se déroulent presque à huis clos, ont ajouté les mêmes sources. Cernées par les affrontements, des dizaines de familles ont profité d'un moment de répit pour fuir leurs maisons, principalement celles vivant dans la zone d'el-Habta, en direction de l'Oued Ech-cherqui. Cette nouvelle guerre, au caractère tribal à ses débuts, ne peut pas être dissociée de la situation générale que vit la Libye, ont indiqué des sources libyennes à Al-Hadeth Al-Azawadi, expliquant que les affrontements autour du contrôle du territoire risquent de perdurer et d'entraîner la scission du pays, si aucune solution politique n'est pas envisagée par les parties libyennes en conflit. Les Touareg sont accusés par les Ikerdaten de faire front commun avec la milice islamiste de Misrata, Fajr Libya qui contrôle la capitale Tripoli (Nord) depuis août dernier. Quant aux Touareg, ils justifient leurs offensive par la présumée relation qui existerait entre les Ikerdaten et les anciens membres du régime déchu, ainsi qu'avec les Zenten qui ont été évincé de Tripoli par Fajr Libya, après deux mois et de combats meurtriers. Face à la dégradation de la situation à Ubari, l'Organisation de défense des droits de l'Homme libyenne a appelé à un cessez-le-feu pour sauver les populations locales et leurs biens qui sont extrêmement menacés par ce face-à-face meurtrier entre Touareg et Ikerdaten. «En l'espace de deux jours, les violences armées ont fait 9 morts et 24 blessés parmi les civils, provoquant aussi l'exode de 327 familles qui ont fui les bombardements anarchiques à Ubari», a alerté cette ONG dans un communiqué rendu public hier, et repris par le journal libyen en ligne Bouabet al-Wassat. L. M.