Les travaux de la rencontre organisée conjointement par le Parlement algérien et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ont été sanctionnés hier par plusieurs recommandations dans le sens du renforcement de la présence de la femme arabe dans les institutions politiques. Ces recommandations tiennent compte des propositions émises lors des différentes interventions des participants tout au long des deux jours de cette rencontre. Hier, ces derniers ont pu entendre l'intervention de H. Mukantabana Marie, vice-présidente du Parlement rwandais, son pays étant un rare exemple en matière de présence féminine effective dans la vie politique. 56% des membres du Parlement rwandais sont, en effet, des femmes, alors que la Constitution prévoit de pourvoir au moins 30% des postes liés aux prises de décision en femmes. Cette situation, dira l'intervenante, est avant tout la «résultante d'une volonté politique du gouvernement d'intégrer le genre dans les programmes de développement comme un choix politique […] Le Rwanda a compris qu'une démocratie sans femme n'est pas une démocratie». Cette évolution a été effective après le tragique génocide qui avait emporté en 1994 plus d'un million de personnes, la femme rwandaise ayant joué un rôle «pivot» dans l'édification d'un nouveau Rwanda. Ainsi, fera savoir la parlementaire, la période 1995-2008 a vu «l'implantation d'un cadre institutionnel motivant la participation politique de la femme, partant de l'engagement et de la détermination qu'elle-même avait fait face aux conséquences du génocide». Grâce à ces facilitations, les Rwandaises ont pu créer un système de tutorat pour les femmes qui n'ont pas encore acquis d'expérience politique ; dispenser une formation aussi bien aux hommes qu'aux femmes sur l'équité entre les sexes notamment en milieu professionnel ; élaborer des mécanismes qui ont permis aux femmes de participer au processus électoral, aux activités politiques et à la prise de décision. Elles ont surtout, dira celle qui est intervenue pour parler en leur nom, pu prendre des mesures pour garantir l'égalité d'accès à tous les cycles de l'éducation, en vue de les préparer à la prise de décision et à exercer de hautes responsabilités. Le rôle de la femme rwandaise a été particulièrement évident dans le contexte d'édification de l'unité nationale et de «la reconstruction du tissu social» qui s'est trouvé disloqué par les affres du génocide barbare et ce, à travers une «approche de réconciliation qui prédomine sur la sanction». Au lendemain du génocide, explique M. Mukantabana, la femme rwandaise s'est retrouvée confrontée à de nouvelles responsabilités auxquelles elle n'était pas préparée, d'autant qu'elle représentait 53,70% de la population globale. M. C.