Un communiqué du FFS indique que ce parti a examiné, mercredi à Alger, avec une délégation de l'Union européenne les relations de cette dernière avec l'Algérie et sa politique en direction des pays du Maghreb. «À sa demande, une délégation de l'Union européenne conduite par M. Bernard Savage, chef de la division Maghreb du service européen pour l'action extérieure, a été reçue, aujourd'hui, par la direction du FFS», précise le communiqué. Les deux parties ont procédé à «l'évaluation» des relations Algéro-UE et «des programmes en cours (programme spring)», de même que «les nouvelles mesures migratoires prises par l'UE et l'impact sur nos compatriotes», a souligné la même source. «Les accords transatlantique Union européenne-USA et leur impact sur les pays tiers, notamment l'Algérie», et «la politique de l'UE en direction de l'ensemble maghrébin au-delà des relations bilatérales avec chaque pays», ont également été abordés lors de l'entrevue. Par ailleurs, le FFS a présenté son initiative pour une conférence nationale de consensus, à ses hôtes européens, avec qui «les échanges ont été francs et cordiaux», a conclu le communiqué. Pour sa part, Ali Benflis a remis au chef de la délégation de l'UE un aide-mémoire portant ses propositions pour «un changement démocratique ordonné». Il a notamment expliqué dans ce document, rendu public, que «si en matière de transition démocratique nous en sommes aujourd'hui à la case départ, cela est dû à la révision constitutionnelle de 2008. Sans elle, nous ne serions pas aujourd'hui face à une crise de régime. Sans elle nos avancées démocratiques auraient pu se poursuivre progressivement». Cette révision constitutionnelle, ajoute M. Benflis, «a enfermé notre pays dans le piège du pouvoir personnel à vie et peut être même du pouvoir héréditaire. Et c'est de ce piège que nous devons sortir notre pays». L'ancien candidat à la présidentielle a exposé à ses invités 3 raisons qui le poussent à considérer que l'Algérie vit une «crise de régime». La première «est qu'il y a aujourd'hui en Algérie une vacance du pouvoir. Et ce ne sont pas les quelques activités que l'on fait accomplir à M. Bouteflika de temps à autres qui suffiront à démentir cette réalité». La seconde traite du fait que le Conseil des ministres ne se réunit que «très rarement», tandis que «le Parlement n'a fait passer en moyenne que 7 lois par an sur l'ensemble de la dernière décennie». La troisième et dernière raison réside dans le fait que toutes les institutions élues sont «le produit de la fraude». La délégation de l'Union européenne doit également rencontrer d'autres partis, dont le FLN, et personnalités politiques. La délégation européenne aura également à tenir trois réunions des sous-comités «Justice et affaires intérieures», «Dialogue économique», ainsi que du groupe de travail «Affaires sociales». K. B.