Le ministre des Finances, Mohamed Djellab, a affirmé, hier à Alger, que les équilibres financiers de l'Algérie ne seront pas affectés par la chute des cours du pétrole. Dans une déclaration à la Télévision algérienne sur l'impact de la baisse des prix du pétrole sur les équilibres financiers de l'économie nationale, le ministre a précisé que l'Algérie disposait des «mécanismes à même de faire face à ce genre de situations» et ce grâce à la «politique prudente» adoptée par le pays depuis plus de dix ans. L'Algérie a réussi grâce à sa politique à rembourser ses dettes et, par conséquent, à se doter d'une «plus grande capacité» à faire face à la nouvelle donne économique et d'accumuler «d'importantes réserves de change», selon le ministre. L'Algérie, qui a bénéficié entre 2005 et août 2008 de la flambée des prix du pétrole, avait décidé de rembourser par anticipation sa dette extérieure publique, qui était de 15,5 milliards de dollars début 2006. Fin 2009, la dette extérieure s'était établie à 486 millions de dollars, selon des chiffres officiels. Les réserves de change de l'Algérie s'élevaient à 193,26 milliards (mds) de dollars à fin juin 2014, selon la Banque d'Algérie. Le ministre a ajouté que le Fonds de régulation des recettes (FRR), qui disposait fin juin de plus de 55 mds de dollars, contribuait également à faire face à l'effondrement des prix de l'or noir. Depuis des années, l'Algérie calcule son budget sur la base d'un baril à 37 dollars. Le surplus va au FRR qui finance le déficit et tous les programmes spéciaux du gouvernement. Le ministre a reconnu l'impact que pourrait avoir la chute des cours du pétrole sur l'économie nationale, affirmant toutefois que cette baisse figurait parmi les «questions prises en compte par le gouvernement qui a étudié toutes les éventualités et mis en place tous les scénarii» découlant de cette baisse. Concernant l'impact de la chute des cours du pétrole sur les projets programmés par le gouvernement, M. Djellab a réaffirmé la détermination du gouvernement à diversifier les sources de financement des projets de développement, notamment à travers le recours au marché financier au lieu de compter uniquement sur le budget de l'Etat. M. Djellab a indiqué que les grands projets inscrits dans le programme du gouvernement, notamment ceux relatifs aux secteurs de l'agriculture, de l'enseignement, de la santé et de l'habitat et tout ce qui a trait à l'investissement «ne seront pas affectés par le recul des cours du pétrole». Mais selon des experts, l'économie algérienne est mise en danger par un baril à 80 dollars ou moins. L'ex-ministre des Finances, Karim Djoudi, estime ainsi que le budget a besoin d'un baril à 110 dollars pour trouver son équilibre. Les hydrocarbures représentent 96% des exportations et 40% du PIB de l'Algérie, qui produit 1,13 million de barils par jour. B. A./APS