Merzak Meneceur Le choix de la droite française et les pressions exercées à distance par le gouvernement de Tel-Aviv n'ont rien pu faire. L'Assemblée nationale française a voté à une très large majorité une résolution invitant le gouvernement de Paris à reconnaître l'Etat de Palestine. C'est par 339 voix pour et 151 contre, que les députés français ont décidé d'imiter leurs collègues britanniques, irlandais et espagnols pour dire qu'il était temps que l'Etat palestinien soit reconnu de jure par l'Etat français. L'adhésion de la gauche a été unanime. Malgré la prise de position de leurs groupes, certains des centristes de l'UDI et de la droite de l'UMP ont voté la résolution. Le matin, Nicolas Sarkozy, le nouveau président de cette dernière formation, a exhorté les députés de son groupe à voter contre «dans une position claire et la plus partagée». Le vote de la résolution est intervenu après les explications exprimées à la tribune par chacun des groupes parlementaires. Certes, l'adoption de la résolution n'est que l'adresse d'une invitation au gouvernement et non une injonction, que n'autorise pas la Constitution, mais une adresse d'une portée politique aussi symbolique que considérable puisqu'elle émane d'une Assemblée nationale d'un pays membre du Conseil de sécurité de l'ONU. Dans son article unique la Résolution, qui vient consacrer une nouvelle victoire du peuple palestinien contre la colonisation israélienne, constate, notamment «les menaces pesant sur la solution de deux Etats, et notamment la poursuite illégale de la colonisation dans les territoires palestiniens qui mine la viabilité même d'un Etat palestinien, malgré les capacités institutionnelles dont s'est dotée l'Autorité palestinienne et la reconnaissance que lui a accordée l'Assemblée générale des Nations unies». Elle «affirme l'urgente nécessité d'aboutir à un règlement définitif du conflit permettant l'établissement d'un Etat démocratique et souverain de Palestine en paix et en sécurité aux côtés d'Israël, sur la base des lignes de 1967, avec Jérusalem pour capitale de ces deux Etats, et fondé sur une reconnaissance mutuelle». Dans ses deux derniers points, la Résolution des députés français «affirme que la solution de deux Etats, promue avec constance par la France et l'Union européenne, suppose la reconnaissance de l'Etat de Palestine aux côtés de celui d'Israël» et «invite le gouvernement français à reconnaître l'Etat de Palestine en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit». M. M.