L'Union européenne continue à entretenir volontairement un amalgame entre terrorisme et résistance contre l'occupation coloniale. A posteriori et, selon la logique européenne, la résistance contre le nazisme était une forme de terrorisme, alors que les criminels de guerre de l'Allemagne hitlérienne ont été jugés et condamnés à Nuremberg. Ainsi, Hamas, le FPLP, le Djihad islamique, les brigades d'El Aqsa sont considérés comme des organisations terroristes par l'Union européenne. Pour faire bonne figure, le groupe Kach israélien fait partie de la liste noire européenne. Comme par enchantement, celui des Moudjahidine du peuple (Moudjahidine Khalq), qualifié désormais de groupe d'opposition iranien, est retiré de la liste. Cette décision met à nu en fait les considérations et les critères européens qui ne sont pas exempts d'intentions politiciennes et idéologiques ni de parti pris en faveur d'Israël et contre le droit des Palestiniens de résister à l'occupation. Pourtant, ce qui s'est passé à Ghaza pendant la vingtaine de jours de bombardements et d'assassinats n'est autre qu'un terrorisme d'Etat si l'on se tient à la définition sur laquelle se base l'Union européenne pour établir sa liste : usage d'armes et d'explosifs contre des civils désarmés. L'UE semble ne pas reconnaître qu'Israël occupe illégalement un territoire et, à ce titre, refuse de reconnaître le droit de la légitime défense contre l'occupation et contre l'agression permanente. C'est manifestement le plus fort qui dicte les règles et qui définit les concepts. A. G.