Le ministre avait précisé qu'il s'agit des affaires Sonatrach 1, de l'autoroute Est-Ouest et Khalifa Bank et dans lesquelles «certaines parties impliquées avaient introduit des pourvois en cassation auprès de la Cour suprême et qui ont été récemment rejetés». La prochaine session criminelle promet donc d'être chaude. Reste à savoir seulement, si dans l'affaire Khalifa Bank qui revient après cassation, le principal accusé, en détention en Algérie, depuis une année, sera appelé à témoigner et si ce dernier fera des révélations «fracassantes» comme il l'avait promis à partir de Londres où il s'était enfui en 2003 avant d'être extradé une dizaine d'années après. Reste à savoir également si le procès de l'ex-golden Boy sera programmé lors de la prochaine session, car ce dernier devra être jugé sur la base de l'arrêt de renvoi du procès de l'affaire Khalifa jugé en 2007 devant le tribunal criminel près la cour de Blida, ce qui implique que son affaire est prête à l'enrôlement. Mais à croire son avocat, dont une interview est parue dans un quotidien arabophone il y a quelques jours, il est peu probable que le procès de son client soit programmé prochainement. Le défenseur d'Abdelmoumene Khalifa a même laissé entendre que plusieurs chefs d'inculpation allaient être retirés tout en affirmant que son client est loin d'être le principal accusé car «il y a des noms de beaucoup de personnalités». Notons également que dans le dossier Khalifa, il n'y a pas que le procès du volet de la banque qui est attendu. D'autres volets à savoir le volet Swift, Khalifa TV, Khalifa Airways et Khalifa Construction attendent toujours d'être examinés au niveau de la justice. Pour le moment, il n'y a aucune information les concernant. De même qu'aucune information ne filtre sur la procédure entamée contre les personnes bénéficiant du privilège de juridiction et dont la culpabilité a été révélée au cours du procès El Khalifa banque. L'autre affaire qui va focaliser l'attention est l'affaire Sonatrach. C'est la première partie de cette affaire connue sous l'appellation de «Sonatrach 1» qui sera enrôlée prochainement. Ce qui implique que le dossier de corruption lié à la plus grande entreprise du pays sera saucissonné exactement comme il l'a été lors de l'instruction. Pour cette première partie de l'affaire Sonatrach, l'ex-P-dg de Sonatrach, ses deux enfants, l'ex-P-dg du CPA, son fils, deux vice-présidents de Sonatrach et un de leurs associés seront jugés. Il faudra attendre la fin de l'instruction de l'affaire Sonatrach 2 pour voir le jugement de 22 inculpés dont l'ex-ministre Chekib Khellil, ses proches, Farid Bedjaoui et les entreprises Saïpem et Orascom Industrie. Le procès de l'affaire autoroute Est-Ouest sera également programmé au courant de l'année 2015. Outre les scandales financiers, d'autres affaires sont très attendues. Il s'agit à titre d'exemple, de l'assassinat de l'ex-patron de la Dgsn, Ali Tounsi ou encore l'affaire de Abderrazak El Para et de Hassan Hattab. Si la justice réussit à juger ces affaires en condamnant toutes les personnes impliquées quels que soient leur rang et leur statut, cela va permettre au citoyen algérien de reprendre confiance dans la justice de son pays et de croire que l'Algérie est devenu réellement un Etat de droit. Ce qui implique que le déroulement de ces procès, est très important. Il s'agira de donner un exemple au citoyen algérien, celui d'un Etat où l'impunité ne règne pas. Car, depuis des dizaines d'années, l'Algérien énumère les scandales : Khalifa, Bcia BEA, Oref, la générale des concessions agricoles, Sonatrach, autoroute Est-Ouest... tout en se demandant si ceux qui sont à l'origine des scandales sont au-dessus des lois. Depuis des années, le citoyen s'interroge pour quelle raison certaines affaires n'arrivent toujours pas devant un juge alors que les procédures y afférentes ont été entamées depuis plusieurs années ? Est-ce qu'en 2015, les dirigeants vont réussir à gagner de nouveau la confiance du citoyen ? Ce n'est sûrement pas avec des discours, ni avec des textes. Ce qui manque à l'Algérie, c'est le passage à l'acte. H. Y.