Photo :APS Par Salah Benreguia L'investissement en Algérie attire de plus en plus d'hommes d'affaires étrangers. Même ceux des pays les plus lointains. Cette semaine, en plus des Italiens, des opérateurs économiques brésiliens ont affiché leur nette volonté d'investir en Algérie et d'avoir des contrats commerciaux dans plusieurs secteurs. Les relations bilatérales entre les deux pays, qualifiées d'ailleurs par les responsables politiques algériens et brésiliens d'«excellentes» et «très dynamiques», ont fortementencouragé les Brésiliens à prospecter le marché algérien. Un signal a été déjà donné par ces derniers aux autorités algériennes avant même leur arrivée. Le marché algérien est le premier qu'ils prospectent avant d'aller au Maroc et en Tunisie. Hier, à l'hôtel Sheraton d'Alger, pas moins de 100 d'hommes d'affaires, qui accompagnaient le ministre brésilien du Développement, de l'Industrie et du Commerce extérieur, Miguel Jorge, ont rencontré leurs homologues algériens. Côté officiel, le ministre du Commerce, El Hachemi Djaaboub, a plaidé pour le développement de la coopération bilatérale entre les deux pays, notamment dans les secteurs des industries automobile et pharmaceutique, de l'agriculture et de l'élevage où le Brésil détient une expérience considérable. Qualifiant les relations économiques et commerciales entre l'Algérie et le Brésil de «modèle pour la coopération Sud-Sud», M. Djaaboub a exprimé le désir de l'Algérie d'apprendre de l'expérience brésilienne, un pays, dit-il, qui a réussi en moins de 20 ans à passer du stade de l'importation à celui de l'exportation par le développement et l'encouragement de sa production locale. En appelant les Brésiliens à s'investir davantage en Algérie, le ministre du Commerce s'est montré pragmatique, voire intransigeant : «L'Algérie veut des investissements directs étrangers basés sur des fondements solides [afin de booster la production nationale], mais surtout loin de toute forme de spéculation.» «L'Algérie n'est pas une zone commerciale», affirme le ministre, pour qui, la facture des importations tous azimuts ne prête guère à fierté. «Nous voulons passer de l'acte d'importation à l'acte de production locale», a-t-il ajouté. Il a donné un bref aperçu de l'environnement favorable à l'investissement en Algérie marqué notamment par la disponibilité de fonds, un code d'investissement attractif et la disponibilité du foncier. Evoquant la politique prônée par les pouvoirs publics pour l'intégration de l'Algérie dans l'économie mondiale, le ministre a indiqué que les négociations pour l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation du commerce mondiale (OMC) sont à un niveau «très avancé». A ce propos, il remerciera le Brésil pour son soutien. Pour sa part, le ministre brésilien du Développement, de l'Industrie et du Commerce extérieur, M. Miguel Jorge, a fait part de la volonté des opérateurs brésiliens à venir investir en Algérie, rappelant qu'ils sont déjà présents sur le marché algérien. Il a annoncé que les secteurs ciblés sont les nouvelles technologies de l'information et des technologies (TIC), les textiles et l'agroalimentaire. Il s'est félicité, par ailleurs, du niveau des flux commerciaux entre l'Algérie et son pays qui a dépassé les 3 milliards de dollars en 2008. Pour mémoire, durant l'exercice écoulé le Brésil était le 8ème client de l'Algérie avec 2,5 milliards de dollars.