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«Alger Médina est un projet à réaliser par des Algériens pour les Algériens» Le P-DG de Dahli Spa, AbdelouahAb Rahim, dans un entretien exclusif à la Tribune :
Entretien réalisé par notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani LA TRIBUNE : M. le P-DG, votre société est méconnue du grand public et vous-même sortez de l'ombre. Ici, à Annaba, on se demande qui vous êtes, voulez-vous nous brosser un tableau sur vos activités ? Abdelouahab Rahim : En fait, on nous connaît sans nous connaître. La compagnie d'assurances 2 AA, c'est nous, l'hôtel Hilton, c'est encore nous et nous avons un éventail d'activités qui vont de la promotion immobilière à la pharmacie en passant par les services, Internet, la grande distribution, la restauration, l'hôtellerie ; nous accompagnons nos projets de la conception à la réalisation. Vous savez, le service, c'est le savoir-faire. Quant à moi, il n'y avait pas grande importance à me connaître, il y a suffisamment d'intervenants dans le débat. Aujourd'hui, j'ai quelque chose à dire, à montrer et à démontrer : Alger Médina est un projet d'envergure internationale, un business district à différents étages répondant à l'ensemble des besoins exprimés par les citoyens et c'est au cœur de la capitale que ça se passe. L'entreprise algérienne a mûri et prétend maintenant aux standards économiques internationaux et l'Algérien d'aujourd'hui l'exige. Nous avons lancé cet emprunt obligataire à destination du grand public pour lever les capitaux nécessaires à sa réalisation ; nous avons mis 30% et les 70% restants seront complétés par des souscriptions et couvriront les trois modules : la Marina d'Alger, l'aquaparc et les appartements-hôtel. La première phase est déjà entamée, la seconde le sera l'année prochaine et la dernière dans deux ans. Ce mégaprojet nécessite pour sa réalisation des investissements colossaux ; vous avez lancé l'emprunt obligataire comme mode de financement, pourquoi ne vous êtes-vous pas adressé directement aux banques ? Pourquoi le public ? Tout simplement parce que cet investissement lui est destiné ; il aura participé à sa réalisation, à la création de son quartier d'affaires au cœur de la capitale. Nous voulons impliquer le grand public et l'intéresser économiquement ; l'obligation garantie et cotée en bourse rapporte 6,75% d'intérêt. Alger Médina est un modèle de construction sur des générations, le public est partie prenante de l'économie. Les banques, de nos jours, sont sous- capitalisées et il leur est difficile de répondre à notre demande ; l'emprunt obligataire est beaucoup mieux adapté puisque c'est un placement à long terme et reste ouvert à tous : grand public, personnes physiques ou morales, entreprises, sociétés. Cela permet d'arroser très large, l'obligation n'est bloquée nulle part et c'est là toute la souplesse du système. Cet emprunt est très sécurisé, ce n'est pas avec une loupe que la Cosob a contrôlé et vérifié notre société, c'est avec un microscope électronique qu'elle a procédé pour finalement nous accorder son visa. Vous n'êtes pas sans savoir que la crise financière mondiale a pour origine les subprimes… Ne craignez-vous pas qu'elle touche l'Algérie, particulièrement votre société, dont l'activité principale est justement l'immobilier ? Il est illusoire de comparer l'Algérie avec les USA ou les Etats de l'Union européenne ; les besoins dans ces pays sont couverts deux fois, notre pays est encore en pleine phase de développement et nos besoins sont loin d'être satisfaits. Il y a des retards dans presque tous les domaines et cette crise ne nous concerne pas du tout. Cela nous permettra de réduire nos excédents qu'on place ailleurs. Je vous assure qu'on en est encore au vital ; l'indispensable, l'utile, le confort et le futile, on en est encore loin. L'Algérie a une économie close et les perspectives futures sont immenses, la crise ne touchera pas notre pays. Le projet Alger Médina n'est pas futile, il est vital, c'est le cœur de la ville. Cet emprunt obligataire, avec son taux d'intérêt progressif, peut-il vraiment être remboursé dans les délais sachant que les retards dans la réalisation sont toujours à craindre et ce, en plus de la mévente possible des appartements et des locaux ? Nous sommes une entreprise à modèle économique privé; le temps c'est de l'argent, la qualité, c'est notre religion. Nous concevons, réalisons et gérons nous-mêmes et nous avons beaucoup d'expérience dans ce domaine. Et puis, ce n'est pas une fusée qu'on va construire ; on ne va pas réaliser ce projet pour la parade, il faut que ce soit rentable. L'aquaparc sera mis en service à la fin de l'année en cours, dans 36 mois la Marina sera opérationnelle, quant aux tours et les appartements-hôtel, ils le seront au plus tard dans 26 mois. Ce sera une ville exactement sur mesure pour l'Algérien, pour ce qu'il désire lui et sa famille. Pensez-vous que l'opération d'emprunt lancée avec l'accord de la Cosob aboutira aux résultats escomptés ? Y a-t-il aujourd'hui une forte souscription ? Nous avons confiance en notre économie et notre marché financier. En ce qui concerne les résultats, il est encore trop tôt pour se prononcer ou tirer une conclusion. Nous restons confiants quant au succès de cette opération qui est une voie complémentaire de financement pour les entreprises. Les emprunts - et je rassure tout le monde là-dessus - sont largement garantis. On est capitalisés à 23 milliards de dinars et nous comptons lever par cet emprunt obligataire 8,3 milliards, donc il n' y a pas de souci à se faire pour y souscrire et il faut se dépêcher parce que la clôture est prévue le 12 février ; il ne reste pas beaucoup de temps. Quelles seraient, selon vous, les retombées de ce projet sur les plans économique, social et culturel ? Elles sont éminemment importantes pour le futur. C'est une influence très positive sur la qualité de la vie des habitants d'Alger mais aussi pour tous ceux qui y viennent. Ce sera une plateforme de vie et d'activités idéales pour leur séjour. Cela créera une sorte d'émulation à travers le pays et l'on verra certainement plus tard d'autres investisseurs réaliser le même projet à Annaba, Oran, Béjaïa ou Tlemcen. C'est une action positive sur les gens, c'est un investissement qui rétablit la confiance, qui redonne espoir, l'espoir de rester dans son pays pour y réaliser quelque chose. C'est croire en son pays et c'est justement ce qui m'est arrivé. Lorsque l'Algérie avait fait appel à la diaspora algérienne établie à l'étranger, j'ai répondu présent et je suis rentré au pays. Aujourd'hui, rien que pour ce projet, il y a déjà 2 000 personnes qui y travaillent et on procédera au recrutement de 1000 autres, dans le but d'accélérer les travaux. Alger Médina, avec ses 100 000 mètres carrés de bureaux, ses appartements-hôtel, son aquaparc et sa marina emploieront des milliers de personnes, ce qui est déjà prometteur. Ce projet, si Dieu me prête vie, je le terminerais et là je me dirais que je ne suis pas revenu pour rien, cela a au moins servi à réaliser quelque chose.