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C'est dans la tête de l'Etat que ça se passe, le parking sauvage
Les aléas de la formation professionnelle en Algérie
Publié dans La Tribune le 21 - 01 - 2015

Beaucoup a été dit sur nos enfants qui réussissent leur scolarité jusqu'à l'obtention du baccalauréat. De leurs multiples problèmes dans les universités.
Les qualifications aléatoires et les débouchés incertains, voire nuls. Faisant, paradoxalement, l'affaire des bacheliers de la petite moyenne qui n'hésitent pas à rejoindre les établissements qui forment pour le commerce ou le travail de l'édition, dont les marchands de l'image et de l'écriteau ne s'en rassasient pas – il ne faut pas croire que les sortant diplômés vont remplir les ateliers des maisons d'édition de livres ou les salles de rédaction de la presse écrite ou audiovisuelle, ils sont récupérés plutôt par les fabricants de tout ce qui relève de l'étiquette de la marchandise, des affiches de réclame pour les articles de consommation alimentaires ou autres, les cartes d'invitation, les
calendriers, et cætera. Certains cogiteront dans la carrière de l'enseignement pour la raison essentielle de l'emploi permanent, «prestigieux», sans effort particulier à fournir et les vacances de deux mois et demi tous les ans.
Bref, maints lycéens qui ont carburé au bac ont excellé pour le faire parce qu'ils avaient l'espoir d'aller faire leurs études à l'étranger. Mais dans les facultés d'Alger, d'Oran, de Constantine ou ailleurs dans les centres universitaires des petites villes, comme de guerre lasse, ils étudient presque par formalité car ils savent que le savoir et les connaissances qu'ils cumulent ne leur serviraient pas une fois les cursus terminés. En revanche les reçus ordinaires ne cherchent pas à aller dans les centres de formation pour devenir maçon, plombier, électricien, menuisier-ébéniste, et cætera. Ils ne le font pas pour deux raisons. D'abord il n'en existe pas dans le sens académique de la chose. Où cela inspire la noblesse et le très sérieux empire de la pratique manuelle, activité humaine sacrée depuis la nuit des temps. Les responsable de l'Etat mettent en place des établissements qu'ils intitulent «centres de formation professionnelle» qu'au préalable les instances supérieures ont fait dépendre du ministère du Travail et de la Formation professionnelle, comme fait exprès pour complexer les lycéens, filles et garçons, des notes limites au baccalauréat. Ils se sentent incapables, bons pour la récup. D'autre part, il se passe une espèce d'atavisme, lié encore à la période coloniale où le premier diplôme après l'école primaire était un triomphe pour la tribu. Les parents rêvent d'en faire un savant pour la progéniture fraîchement bachelière. Ils ne payent pas, dans le sacrifice du budget de l'entretien de la famille, les cours de soutien, en vue d'envoyer leur cher enfant dans un centre de formation professionnelle, qu'ils ressentent comme établi pour les jeunes «bras cassés», voire en tant que centre de redressement pour enfants en difficulté, pour voyous. Et le pouvoir ne fait rien pour rehausser le prestige de la profession manuelle et lui réserver les enceintes que les familles respectent et aient envie d'y laisser accéder leurs enfants.
Contre la pensée du principe de la débrouille
La majeure partie de la population, aujourd'hui, se pose avec force anxiété la question sur le bien-fondé des structures scolaires en Algérie, depuis le primaire jusqu'aux facultés. Il leur semble qu'elles ne servent à rien, que les efforts consentis, de part et d'autres, n'en valent pas la peine. Du moment que quelles que soient les consécrations, l'enfant qui devient adulte, reste à la charge des parents Mais c'est ce que se demandent aussi et surtout les millions d'enfants de l'école obligatoire. Lorsqu'ils regardent, sans coup férir, des citoyens de leur âge, occuper des postes et gagner de l'argent, sans trop se casser la tête. Quand il suffit seulement de mettre sous sa coupe, avec les copains, un petit morceau du quartier pour en faire un parking. Ou plutôt pour le décréter comme tel, parce qu'auparavant les véhicules ne manquaient pas d'y stationner. Ou alors accoster un propriétaire de minibus et devenir son receveur. Ou, enfin, se confectionner un étal en bois d'emballage et aller dans un coin de rue ou s'infiltrer dans un marché populaire, s'installer pour vendre ce qui tombe sous la main.
En tout cas, l'un dans l'autre comme on dit, l'insécurité permanente du pouvoir d'achat, ressentie de nos jours même chez les populations à l'âge de la barboteuse, l'exiguïté de l'habitation, quand ça se trouve, où les enfants ne
disposent pas de l'espace de gratification nécessaire pour s'épanouir,
l'enseignement garanti jusqu'à la limite de l'adolescence qui n'offre pas les minima des humanismes de base, et enfin, l'Etat qui ne propose pas de solutions «correctes» aux enfants qui ne s'adaptent pas à l'école, et ils sont des centaines de milliers chaque année, la situation est critique.
Un nombre inestimable d'enfants qui vont en classe sont tentés par l'expérience professionnelle. Souvent, les maîtres, les professeurs ou les parents ne saisissent pas le sérieux de leurs préférences. Ils vont directement dans le psychologique de l'alarme – où les enseignants et les tuteurs se renvoient la balle à propos du désintéressement de l'enfant – au lieu de traiter la question sur le véritable problème, justement, qui concerne les meilleures chances de l'enfant, par rapport à la possibilité d'une orientation vers les créneaux de l'expérience pratique, d'être avec lui pour ce qui est mieux pour lui,
au lieu de la destinée du parking et de la table squattée ou du receveur de
la navette.
Mieux que de continuer à s'agglutiner sur les mystiques des langues à privilégier dans les apprentissages, de tenter d'en favoriser l'une par rapport à d'autres, comme à cette époque de l'«Ecole fondamentale» où les moins doués étaient sévrés de la peine de suivre les cours dans les classes arabisées, les responsables au plus haut niveau de l'Etat, investis de la tâche de l'éducation des enfants, doivent ouvrir les yeux et voir - comme partout dans le monde - qu'il existe des écoliers qui cherchent à aller au travail au plus vite, surtout que le service militaire est ramené aujourd'hui à une année, peut-être à six mois prochainement.
Certains pays, même chez les voisins, ont opté dans le domaine de la
qualification aux métiers, la formule dite «duale» et qui consiste à étudier un métier et le pratiquer en même temps. Les élèves apprennent la théorie au niveau des enceintes formatrices et agissent dans des tâches responsables dans l'entreprise. De sorte que très rapidement, les apprentis acquièrent les rudiments «abstraits» du métier qu'ils aiment et en même temps qu'ils assimilent ses bases pratiques.
Ils sont dans l'univers journalier des procédés de production de l'entreprise. En Algérie, les parents ne sont pas contre, en comparant avec les garçons parkings ou receveurs de minibus. C'est à l'Etat de voir et ce n'est pas la mer à boire. Il s'agit juste d'inscrire cette mentalité dans les disciplines du collège et du lycée.
N. B.


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