Le président tunisien, Béji Caïd Essebsi a achevé, jeudi dernier, sa première visite d'Etat à l'étranger, qu'il a réservée à l'Algérie. Lors de cette visite de deux jours, le président Essebsi, s'est entretenu avec le président Bouteflika et a reçu le président de l'Assemblée populaire nationale, Mohamed-Larbi Ould Khelifa, et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et l'a qualifiée d'«excellente à tous points de vue», affirmant : «Je retourne en Tunisie rassuré quant aux relations algéro-tunisiennes.» Il a précisé que chaque visite effectuée en Algérie «est meilleure que la précédente du point de vue entente et résultats», soulignant que les relations bilatérales «sont privilégiées et exceptionnelles ce qui influe positivement sur la région et sa stabilité et celle des deux pays». À ce propos, le Président tunisien a indiqué que ces relations «confirmeront de façon claire» que la sécurité de la Tunisie et de l'Algérie sont intimement liées, soulignant que les entretiens avec les responsables algériens ont fait ressortir une «entente quasi-totale entre les deux parties». Avant son arrivée à Alger, M. Essebsi avait loué sa coopération avec l'Algérie, notamment en matière de terrorisme. «Les Tunisiens n'ont pas de précédent avec le terrorisme» et «ils ne peuvent pas résoudre efficacement ce problème seuls», a-t-il déclaré dans un entretien accordé à un confrère. «L'Algérie a de l'expérience en matière de lutte contre ce terrorisme d'inspiration islamiste. Nous avons un sort lié», a-t-il ajouté, évoquant «une coopération le long de la frontière commune». Et sur la coopération sécuritaire entre l'Algérie et la Tunisie, le ministre des Affaires étrangères, présent lors de l'audience qui a réuni Béji Essebsi et Abdelaziz Bouteflika, a tenu à préciser que cette synchronisation sécuritaire «permettra aux deux pays d'éradiquer le terrorisme». M. Lamamra a précisé que la coopération entre les deux pays «se poursuit au niveau des services de sécurité et des gouvernements des deux pays». Il a également souligné la nécessité de «renforcer les relations sécuritaires entre les deux pays et de les hisser au niveau des relations stratégiques pour faire face au terrorisme et au crime transfrontalier». S'agissant des questions traitées par les dirigeants des deux pays lors de cette visite, M. Lamamra a indiqué qu'il s'agit notamment des relations bilatérales et de la situation au Maghreb arabe, dans le monde arabe et en Afrique, estimant que cette visite permettra, par ailleurs, «un échange de vues sur l'action arabe commune en prévision du sommet arabe qui se tiendra dans les prochaines semaines». La visite du Président tunisien a également permis de booster la coopération économique. Et à ce propos, M. Béji Caïd Essebsi n'a pas manqué d'annoncer que la 20e session de la commission mixte se tiendra durant les prochains jours en Algérie, ajoutant que «tout ce qui a été convenu sera concrétisé sur le terrain». «J'ai trouvé mon ami Bouteflika comme je l'ai toujours connu, soucieux de dialoguer sur les questions importantes et attentif à l'évolution des relations algéro-tunisiennes», a dit le Président tunisien. À noter, par ailleurs, que la visite du chef d'Etat tunisien en Algérie a offert l'occasion aux Présidents des deux pays de se pencher sur «les voies et moyens de consolider et de dynamiser davantage la coopération entre les deux pays, au bénéfice de leur développement mutuel et au service de la construction de l'Union du Maghreb arabe», comme l'avait indiqué un communiqué de la présidence de la République. La mise en œuvre de l'UMA, une instance régionale lancée en 1989 et qui regroupe l'Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie, bute, faut-il le rappeler, sur les différends entre Rabat et Alger. Béji Caïd Essebsi devra se rendre au Maroc dans les prochains jours. Il plaidera sûrement la construction de l'Union du Maghreb arabe. Mais réussira-t-il à dissiper le différend traditionnel entre ses deux voisins ? Cela semble peu probable. H. Y.