Le colloque international sur la gestion des ressources en eau, organisé pendant deux journées par l'Ecole nationale supérieure d'hydraulique, a pris fin hier par la communication des recommandations formulées par les chercheurs ayant pris part aux travaux de cette rencontre scientifique et de débat. Les recommandations des séminaristes sont au nombre de quatre. La première privilégie l'instauration de systèmes de financements spécifiques reposant sur les principes «utilisateurs, pollueurs, payeurs», de façon à ce que «l'eau paie l'eau» dans un esprit de «solidarité de bassin». Une proposition qui vise la rationalisation de la consommation. La deuxième évoque les capacités d'information et de formation des représentants des autorités locales et des usagers, qui doivent être développées pour leur permettre d'assumer les responsabilités et missions qui leur incombent dans le cadre de la politique de bassin. La troisième recommandation vise «le développement des relations permanentes entre les organismes intéressés par une gestion globale des ressources en eau par grands bassins hydrographiques afin de favoriser entre eux des échanges d'expériences et d'expertises.» La quatrième et dernière recommandation a pour finalité de faciliter l'élaboration d'outils de gestion institutionnelle et financière, de programmation, d'organisation des banques de données et de modèles adaptés aux besoins. Les séminaristes soutiennent que la problématique de l'eau ne doit pas être abordés de façon sectorielle ou localisée. Ils estiment que l'important de la question de l'eau exige l'implication de toutes les parties : autorités nationales, pouvoir local et usagers. Certains conférenciers ont évoqué la nécessité d'œuvrer pour une réadaptation profonde de la société à la culture de l'eau. L'objectif de cette proposition est vite défini. Il s'agit de parvenir à une exploitation rationnelle de cet aliment vital. Les recommandations du troisième colloque international sur la gestion des ressources en eau -qui précède le Forum mondial de l'eau, prévu à Istanbul en 2009- sont aussi un message à la communauté scientifique qui ne doit pas rester en marge d'un débat qui engage l'avenir de l'humanité. Les participants à ce colloque ont rappelé que «la communauté scientifique mondiale a un grand rôle à jouer pour faire de la mondialisation un instrument au service du développement durable en sensibilisant l'opinion internationale sur la désertification et ses conséquences sur le changement climatique». A. Y.