Une journée de grève renouvelable à partir d'aujourd'hui, soit une grève illimitée, moins d'une semaine après celle observée par la Coordination des syndicats de l'éducation (CSE) durant deux jours. Celle-ci composée du CLA, Snapest, Unpef, Snte, Snapap, Snapep et Satef. L'organisation autonome représentée notamment par son président, Nouar Larbi et le chargé de la communication, Messaoud Boudiba, n'a pas pris part au mouvement des sept. Elle a décidé d'agir seule pour des revendications qui, pourtant, ne sont pas différentes. La grève des sept a duré deux jours mais celle du Cnapeste menace sérieusement de s'étaler sur plusieurs jours jusqu'à perturber l'organisation des devoirs du deuxième trimestre, peut-être même les compositions. Les élèves et leurs parents ne cachent pas leur inquiétude, voire leur colère. «Qu'est ce qu'ils veulent encore ces enseignants ? Ils font exprès de choisir la période des devoirs et après elle, celle des compositions pour nous faire rater tout le trimestre. Ce n'est pas correct de leur part d'autant qu'ils ont eu les augmentations de salaires qu'ils ont réclamées et d'autres avantages», s'indignent deux élèves du lycée Ibn El Haithem, en deuxième année philosophie. Et l'une d'elle d'insister : «La philo, ce n'est pas comme les autres matières. Les enseignants font la grève et après ils nous annoncent, qu'on le veuille ou pas, des cours de rattrapage. Ce ne sera pas facile pour nous qui sommes dans cette spécialité.» Des parents demandent à ce que ces grèves s'arrêtent soit par la satisfaction des revendications des concernés, soit par des sanctions. «Il doit y avoir des textes de loi pour mettre fin à ce phénomène de grève. Il faut arrêter de prendre les enfants en otage.» Les enseignants du Cnapeste en sont conscients et affirment comprendre parfaitement la réaction des élèves et des parents. Toutefois, soutiennent-ils, eux aussi ont leurs raisons de continuer dans cette manière de faire en l'absence d'autres qui décideront la tutelle à se pencher sérieusement sur leurs doléances. Entre autres revendications reprises par le Cnapeste, celle de la révision du statut particulier de 2012, l'application de l'effet rétroactif pour le paiement des arriérés de salaires pour les enseignants qui ont bénéficié de promotion (professeur principal et professeur formateur). Cela à partir de 2012 et non 2014. Les grévistes insistent aussi sur un règlement urgent du problème des travailleurs dits en voie d'extinction, de même que la prime du sud et d'autres revendications. La semaine dernière, des délégués du syndicat se sont réunis avec la ministre et ses collaborateurs, pendant plus de six heures, dans l'espoir, notamment du côté du ministère, d'empêcher ce nouveau recours à la grève. La rencontre n'a pas été concluante. K. M.