C'est un suivi mitigé qui a été constaté hier. À Alger, l'adhésion au mouvement est carrément faible, selon les échos, alors qu'ailleurs, ce sont les établissements du secondaire qui sont affectés plus que d'autres par le débrayage. La raison en est claire : c'est que le Cnapeste est plus présent dans les lycées que dans les établissements du moyen et du primaire. Son élargissement aux deux paliers est récent et tarde à se concrétiser sur le terrain, d'autant que les enseignants dans ces deux paliers sont en majorité affiliés à d'autres syndicats, notamment l'Unpef. Disons donc que pour première journée de grève, hier, l'appel du Cnapeste à la reprise de la protestation a trouvé un écho favorable auprès des enseignants de secondaire dans certaines wilayas du sud et de l'intérieur du pays. Au Nord, la mobilisation n'a pas porté ses fruits malgré la force de conviction constatée chez les membres actifs du syndicat, à leur tête, Messaoud Boudiba, le chargé de communication, invité pratiquement par toutes les chaînes de télévision privées et aussi par les forums organisés par des journaux de la presse écrite. À la différence de la grève de la CSE, celle initiée par le Cnapeste n'est pas limitée dans le temps. Celle de la CSE, la semaine dernière, a duré deux jours, les 10 et 11 février. Celle du Cnapeste est illimitée. Le syndicat utilise la phrase «grève d'une journée renouvelable», mais la signification est la même que «grève illimitée». Et si cette grève se prolonge justement dans le temps, en l'absence d'une réponse satisfaisante du département de Benghebrit, les conséquences risquent d'être fort préjudiciables, notamment pour les élèves des classes d'examen. En effet, ce nouveau mouvement de grève coïncide avec l'organisation des devoirs du deuxième trimestre. Les compositions sont annoncées pour le 1er mars. Ce qui est aussi à craindre, c'est que ce n'est pas encore fini avec la grève des sept syndicats de la CSE (CLA, Snapest, Unpef, Snte, Snapap, Snapep et Satef). Ces derniers ont prévu chacun une réunion du Conseil national du syndicat pour décider des suites à donner au mouvement des 10 et 11 février dernier. Une poursuite de la protestation n'est pas à écarter. Et ce sera donc huit syndicats en grève et non sept et pour une durée illimitée. Une situation bien délicate pour la ministre Benghebrit qui peine à convaincre les organisations syndicales de renoncer au recours à la grève comme moyen de protestation, les assurant pourtant de la prise en charge de leurs revendications. K. M.