Elle est également convaincue qu'il n'y a nulle autre voie que celle de la coopération internationale, sans exclusive, pour l'éradication définitive du terrorisme. Soutenant cette position, j'estime qu'il est aujourd'hui nécessaire de tenir une conférence internationale, sous l'égide des Nations unies, pour débattre de la question du terrorisme, sous tous ses aspects, afin de remédier à ses causes et à ses réelles origines, de tarir ses sources de financement et d'aller vers une convention internationale sur le terrorisme transnational». Toutefois, le ministre précisera que «cette convention aura aussi à définir le terrorisme de façon précise et unifiée, et à distinguer entre lui et ce qui est faussement attribué aux valeurs et principes des religions». Concernant la coopération entre les pays arabes, M. Belaïz dira à l'adresse de ses homologues que les pays arabes sont, aujourd'hui, tous, sans exception, confrontés à de grands défis sécuritaires. Ces défis mettent le Cmai face à une mission majeure qui est «la consolidation de la stratégie sécuritaire commune, par le renforcement de ses bases, de sorte à permettre à nos pays d'affronter le terrorisme et toutes les formes de crime organisé connexes qui ne connaissent désormais plus de frontières», a indiqué le ministre. M. Belaïz proposera même une démarche en suggérant au Conseil de travailler à l'élaboration d'un «diagnostic précis» de tous les dangers et toutes les menaces qui pèsent sur la sécurité commune des pays arabes. De cet inventoriage pourra se dégager «une vision prospective, intégrée et homogène, qui pose les formes d'une coopération sécuritaire arabe efficace, en harmonie avec les efforts menés, aux niveaux international et national», estime le ministre qui insistera sur la nécessité d'intensifier les échanges d'informations sur tout ce qui a trait aux groupes criminels et de coordonner les analyses des données. La stratégie sécuritaire arabe doit «se concrétiser par l'élaboration de plans opérationnels communs», bilatéraux ou multilatéraux. Une fois mise en place, une telle stratégie permettra de resserrer l'étau sur les groupes criminels en réduisant leurs capacités de déplacement et de financement, donc de nuisance. Car, la stratégie sécuritaire arabe doit aussi s'atteler au tarissement de toutes les sources de financement des organisations terroristes par la mise en place de «mécanismes et instruments adaptés», dont la criminalisation du paiement des rançons. Aussi, le Conseil doit-il, si nécessaire, envisager la création de «nouveaux mécanismes et organes, adaptés aux défis sécuritaires actuels afin d'assurer l'efficience des plans sécuritaires adoptés», recommandera M. Belaïz. Le ministre ne manquera pas d'évoquer la responsabilité des gouvernements qui devront «accorder tout l'intérêt au citoyen et à l'amélioration de ses conditions de vie pour limiter les capacités de recrutement des organisations terroristes». Autrement dit, garantir le développement social, économique et culturel des peuples arabes et asseoir la démocratie et la bonne gouvernance pour se prémunir des déviances, extrémismes et violences. Prenant la parole après M. Belaïz, le secrétaire général du Conseil du Cmai, Mohamed Benkomane, n'ira pas par quatre chemins et appellera d'emblée les pays arabes à s'inspirer de l'expérience de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme, la gestion de l'après-terrorisme et la prévention. «Les pays arabes doivent s'inspirer des approches de lutte antiterroriste qui ont abouti, dont celle de l'Algérie qui reste unique en son genre après avoir permis à ce pays de sortir de la décennie noire et d'aller vers la réconciliation nationale», dira M. Benkomane qui soutiendra M. Belaïz en plaidant pour la nécessité de conjuguer les efforts et d'échanger les expériences en vue d'éradiquer le terrorisme. M. Benkomane a, par ailleurs, salué les efforts déployés par Abdelaziz Bouteflika pour l'unification des rangs arabes, l'aplanissement des différends et le renforcement de l'action commune dans différents domaines. H. G.