Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, a plaidé, hier à Alger, en faveur du renforcement de la stratégie sécuritaire arabe commune «pour permettre aux pays arabes de faire face aux menaces et dangers qui les guettent». «La situation actuelle nous met, en tant que pays arabes, sans exception, devant de grands défis sécuritaires, qui exigent, de notre Conseil (des ministres de l'Intérieur arabes) d'œuvrer à la consolidation de la stratégie sécuritaire commune, par le renforcement de ses bases, de sorte à permettre à nos pays d'affronter, avec détermination et responsabilité, le phénomène de progression du terrorisme transnational et de toutes formes de crime organisé», a indiqué M. Belaïz lors de l'ouverture de la 32e session du Conseil des ministres de l'Intérieur arabes. Pour le président de la 32e session, il appartient au Conseil de travailler à un «diagnostic précis» de tous les dangers et toutes les menaces qui pèsent sur la sécurité commune des pays arabes, afin «d'asseoir une vision prospective, intégrée et homogène, qui pose les formes d'une coopération sécuritaire arabe efficace, en harmonie avec les efforts menés, aux niveaux international et national». Il appartient également au Conseil, a-t-il poursuivi, dans le cadre de la mise en œuvre de cette stratégie sécuritaire, d'intensifier et de coordonner les efforts en matière d'échange d'informations, de données et d'analyses sur tout ce qui a trait aux groupes criminels. La stratégie sécuritaire arabe doit, selon M. Belaïz, «se concrétiser par l'élaboration de plans opérationnels communs», bilatéraux ou multilatéraux, permettant de resserrer l'étau sur les groupes criminels en réduisant leurs capacités de déplacement, notamment à travers les frontières. Il aussi nécessaire, de l'avis de M. Belaïz, que la stratégie sécuritaire arabe permette de tarir les sources de financement des organisations terroristes par la mise en place de «mécanismes et instruments adaptés», y compris par la criminalisation du paiement des rançons dans les affaires d'enlèvement et de prise d'otages qui est devenue, outre la rente du trafic de drogue, une «des plus importantes sources de financement» des terroristes. Le Conseil doit, a-t-il dit, envisager la création de «nouveaux mécanismes et organes, adaptés aux défis sécuritaires actuels afin d'assurer l'efficience des plans sécuritaires adoptés», notamment pour lutter contre la cybercriminalité, qui est tant liée au terrorisme. M. Belaïz a, par ailleurs, affirmé que la solution sécuritaire, à elle seule, n'était pas suffisante pour éradiquer le terrorisme et les diverses formes de crime organisé, précisant que la lutte contre ces fléaux nécessitait également le concours d'autres facteurs tels que les médias, l'éducation et le rôle de la société civile. Selon lui, il appartient aux gouvernements d'encourager l'élite de leurs sociétés, composée notamment d'hommes de science, de penseurs, d'éducateurs et d'hommes de religion, à participer dans la mise en place des règles d'un «dialogue sociétal constructif» pour lutter contre toutes formes d'extrémisme. M. Belaïz a aussi estimé qu'il «est plus qu'important d'accorder tout l'intérêt au citoyen et à l'amélioration de ses conditions de vie pour limiter les capacités de recrutement des organisations terroristes». Concernant la 32e session du Conseil des ministres de l'Intérieur arabes, il a indiqué qu'elle intervient «au moment où les pays arabes, dans leur majorité, vivent encore des circonstances exceptionnelles» et qu'elle «tend à identifier des voies et moyens d'améliorer la situation sécuritaire dans le monde arabe et à faire face à la menace terroriste».