Le régime syrien et les opposants de l'intérieur se retrouveront, lundi à Moscou, pour des négociations sous l'égide de la Russie, une rencontre qui portera notamment sur des sujets humanitaires et aussi politiques pour peu que les différents acteurs jouent le jeu. Pour la Russie le principal objectif de cette rencontre, du 6 au 9 avril, est de maintenir un cadre de discussions, en espérant que s'y joindront à terme la majorité des composantes de l'opposition. Damas sera représentée comme lors de la première rencontre fin janvier par son ambassadeur aux Nations-Unies, Ibrahim al-Jaafari. Mais la rencontre subit toujours des tentatives de fragilisation. Louay Hussein, un vétéran de l'opposition syrienne, a d'ailleurs annoncé qu'il avait été empêché de participer à la réunion de Moscou. Se retrouveront donc dans la capitale russe, les opposants de l'intérieur auxquels s'adjoindra cette fois le Comité de coordination nationale pour les forces du changement démocratique (Ccnd), conduit par Hassan Abdeladhim. L'ordre du jour sera évidemment de discuter des questions humanitaires, mais aussi sur le niveau politique de «la possibilité de ressusciter Genève». Les pourparlers dits de Genève 2 entre opposition pro-occidentale et Damas avaient échoué début 2014 à cause notamment de l'intransigeance d'une opposition sous forte influence occidentale. La coalition de l'opposition en exil adoubée par les Occidentaux a décliné l'invitation de Moscou, se cramponnant toujours sur le préalable, aujourd'hui dépassé, du départ du régime. L'opposition syrienne reste traversée de divisions diverses, selon les obédiences extérieures. Ainsi, les opposants regroupés depuis janvier dans la «déclaration du Caire», soutenus par l'Egypte et l'Arabie saoudite préparent une conférence fin avril regroupant 150 personnalités de «l'opposition», selon Haytham Manaa ancien militant en faveur des droits de l'homme. Une réunion préparatoire devrait se tenir prochainement à Dubaï. Parmi les solutions envisagées l'actuel président syrien pourrait rester pour préparer la transition. Après avoir tout fait pour le faire chuter, aujourd'hui les Occidentaux craignent qu'un écroulement du régime entraîne un chaos similaire à celui qu'avait connu l'Irak en 2003 après la chute de Saddam Hussein. Sur le terrain la situation est toujours confuse. Près de 400 familles, soit environ 2 000 personnes, ont été évacuées du camp palestinien de Yarmouk, dans le sud de Damas, à la suite de l'avancée des djihadistes du groupe Daech. Ce groupe a lancé une offensive sur le camp, à partir du quartier limitrophe de Hajar Aswad, avec l'aide des djihadistes du Front al-Nosra, branche d'Al-Qaïda. Daech contrôle le centre, le sud et l'ouest du camp tandis que les forces palestiniennes d'Aknaf Beït al-Maqdiss, proches du Hamas, sont présentes dans le Nord et l'Est. Le camp de réfugiés palestiniens, qui compte encore quelque 18 000 habitants se trouve à environ 7 km du centre de la capitale syrienne. M. B./Agences