Que retenir de la triste réalité d'une candidature algérienne, pour l'organisation de la prochaine Coupe d'Afrique des nations, envoyée dans les roses ? Que c'est triste quand même sans que cela puisse prêter au drame national dans la mesure où ce haut rendez-vous sportif n'est profitable qu'à ceux qui tourne à sa périphérie. Cela n'empêche pas toutefois d'avoir des pincements au cœur pour ces millions de supporters, gogos par excellence, qui croient dur comme fer que la sélection nationale est un bien commun à défendre pour le meilleur ou le pire. La preuve est que ceux qui sont logiquement et surtout très matériellement payés en retour pour encadrer une sélection nationale et défendre ses intérêts n'ont même pas été capables d'apporter les arguments-béton qui auraient permis au pays d'obtenir l'organisation de la CAN-2017, lequel rendez-vous est-il besoin de le rappeler est un investissement à intérêts multiples. Le football étant désormais comme n'importe quelle activité d'Etat l'un des meilleurs atouts d'une nation soucieuse d'exporter son image d'une part. D'autre part sur le plan économique la rentabilité d'une manifestation de ce type est carrément une sorte de trésor de Crésus. Enfin politiquement, nul n'est plus en droit d'ignorer le poids et l'importance que constituent depuis que les affaires ont investi les rouages des institutions sportives, et ce, de la plus anodine des Ligues locales à Fédération internationale de football en passant évidemment par celles de chaque pays, de chaque continent, transférant ainsi l'essentiel de la discipline des terrains à ceux de la politique. Ainsi, nul n'ignore à titre illustratif que le président du Réal de Madrid a plus d'influence dans le pays que le Premier ministre espagnol. Quant au président de la Fifa, la culture mégalomaniaque qu'il cultive à chaque fois qu'il est réélu le mène à croire qu'il est désormais plus puissant que le Président des Etats-Unis. Une dérive donc plus qu'une évolution à mettre sur le compte du temps, une dérive où se sont fondus les responsables algériens, sauf qu'ils donnent la nette impression qu'ils sont totalement hors-jeu pour la simple raison qu'ils n'ont pas compris grand-chose aux règles (perverties) du jeu. D'ailleurs, n'est-ce-pas avec grande naïveté que Tahmi, le ministre des Sports n'arrêtait pas de souligner que l'Algérie n'avait pas à tomber dans les considérations extra-sportives au motif que son dossier est plus que convaincant. Le ministre avait raison, mais il aurait fallu au moins qu'il y ait eu une stratégie d'épaulement qui aurait consisté à mettre en branle, cette fois-ci une autre stratégie dans laquelle seraient engagés les responsables à hauteur des ambassades de chaque pays africains, des services consulaires, des relations officielles entre secteurs concernés des Etats, les hommes d'affaires, les associations dans le cadre des échanges communs si tant est qu'existerait une telle pratique, les anciens sportifs et pourquoi pas l'Union africaines des footballeurs même si celle-ci traine derrière elle une odeur de souffre et parce qu'elle a cette réputation servirait au moins à jouer l'épouvantail ne serait-ce que pour rétablir un semblant d'équilibre et/ou un zeste de morale. Non, les responsables nationaux ont jugé plus opportun de vivre des mois durant avec la certitude qu'aucun grain de sable ne viendrait gripper la mécanique. Sauf qu'en le cas, et nul ne pouvait ignorer la haine qu'a le secrétaire général de la CAF pour l'Algérie, ce n'était plus un grain de sable, mais un simoun. Il serait malvenu toutefois de vouloir donner des leçons de conduite à tous ceux qui de près ou de loin étaient chargés du dossier Algérie en ce sens qu'a posteriori la critique est facile et sans doute pis encore si les responsables algériens avaient usé des mêmes procédés que ceux représentants le Gabon, ils n'auraient certainement pas échappé à plus forte critiques sachant qu'avec la multiplication des médias et l'obligation d'informer et surtout de dire la vérité et rien que la vérité, il était peu probable qu'une union sacrée, une communion nationale auraient aidé sans aucun état d'âme à faire corps. Faudrait-il peut-être laisser le temps au temps est espérer qu'en 2025, cet autre rendez-vous du calendrier qui permettrait à l'Algérie de concourir de nouveau pour l'accueil de la CAN, il n'y aurait plus de Issa Hayatou et sa smala de zélés serviteurs. Néanmoins, sur le continent africain que nous avons toujours considéré et évoqué comme très caricatural, il n'est pas à exclure que comme dans n'importe quel cas de figure ce dernier ne lègue maison et bijoux de famille à un poulain déjà en préparation dans le box. Moralité : le seul regret que tout Algérien a le droit, voire le devoir d'avoir, c'est d'avoir fait confiance à une fédération dont les responsables passaient vraisemblablement le plus clair de leur temps à plastronner et faire de pompeuses, savantes et éclairées déclarations qui ne pouvaient voiler indéfiniment la réalité. A. L.