L'annonce, faite jeudi dernier depuis la wilaya de Tipasa, par le ministre du Commerce, Amara Benyounès, ne constitue pas une nouveauté. Mais sa coïncidence avec le train de mesures prises pour le contrôle et le recadrage du commerce extérieur et des activités productives, en fait un autre jalon dans cette stratégie de lutte mise en place par le gouvernement. Dans cette perspective, le ministère du Commerce fait montre d'une forte détermination de mettre un terme à toute activité frauduleuse, qui demeure sa préoccupation majeure durant toute l'année et non seulement durant le mois de Ramadhan. Une série de mesures visant un contrôle rigoureux du commerce extérieur ont été prises récemment par le ministre du Commerce qui a ouvertement déclaré la guerre aux lobbies de l'importation. S'attaquant au cœur du problème, M. Benyounès a ciblé les opérations d'importations et d'exportations frauduleuses qui vampirisent le Trésor public et ébranlent l'économie nationale dans son volet production. Parmi les mesures prises par le département du commerce figurent, entre autres, la séparation des activités import et export, la soumission des concessionnaires automobiles à un cahier des charges, ainsi que le retour aux licences d'importation et d'exportation. Dans ce sens, M. Benyounès avait présenté, dimanche dernier, devant les membres de l'APN, le projet de loi qui recadre avec plus de précisions l'ordonnance de 2003, laquelle permet le recours à ces licences pour administrer les exceptions à la liberté du commerce. Le texte en question aura pour objectif de réguler les importations des produits qui pèsent lourdement sur la facture des importations. De ce fait, M. Benyounès a annoncé l'introduction des licences d'importation pour des filières dans le secteur agricole, industriel, de la pêche et des ressources halieutiques ainsi que le secteur de l'artisanat. En outre, et en ce qui concerne le contrôle des produits importés, le ministre a fait savoir lors d'une récente déclaration à la presse que le problème en Algérie se situe dans l'insuffisance des laboratoires d'analyses de qualité pour pouvoir contrôler l'ensemble des produits qui rentrent dans notre pays. Pour combler cette lacune M. Benyounès a affirmé que le ministère du Commerce va agréer des laboratoires et recourir à des expertises étrangères, ce qui va permettre à l'Algérie de faire ces contrôles avant que les marchandises ne rentrent sur le territoire national. Par ailleurs, M. Benyounès a indiqué que l'opération d'assainissement du commerce extérieur ne doit pas être considérée comme une guerre déclarée contre les importateurs, mais il y a nécessité d'instaurer plus d'équité et de transparence dans cette activité. A ce propos, le ministre a fait savoir qu'il est question d'introduire des plafonds à ne pas dépasser pour certains produits importés dont le coût pèse lourdement sur la facture d'importation. Pour ce mois de Ramadhan, le département de Amara Benyounès a pris la décision d'ouvrir durant ce mois 175 marchés provisoires avec des prix plafonnés dans 22 wilayas. Cette mesures vise à atténuer les hausses vertigineuses des produits alimentaires qui interviennent chaque année à la veille du mois sacré. M. Benyounès a rassuré les citoyens que les produits alimentaires de large consommation seront disponibles en quantité et en qualité. Enfin, le ministère du Commerce semble déterminé à intensifier ses efforts pour lutter contre les lobbies de l'importation qui nuisent à l'image du commerce extérieur afin de protéger l'économie nationale, l'un des piliers principal de la stabilité du pays. F. O.