Smaïl Boughazi Ainsi, l'Entreprise nationale de forage (Enafor) a mis en place un programme de renforcement de ses capacités, dont une partie a été déjà réalisée durant l'exercice actuel. Le P-dg de cette entreprise, Djamel Khaldi, rencontré en marge du Salon international des fournisseurs de produits et services pétroliers, qui se tient à Hassi Messaoud, a annoncé l'acquisition de 8 appareils de forage en 2016, dont 6 déjà prêts, outre la mise en service durant l'année actuelle de six autres appareils. Ces acquisitions permettront à l'entreprise d'assurer son plan de charge, d'augmenter ses capacités de forage et de porter le nombre d'appareils à 52, contre 44 actuellement. «Nous avons un important plan de charge et nous avons élaboré un plan d'augmentation des capacités assez important en cours et même pour l'année prochaine. Nous allons recevoir 5 nouveaux appareils de forage de 2 000 chevaux et un appareil de 3 000, qui seront mis en service l'année prochaine. Pour l'année actuelle, on en a mis en service six», a affirmé le P-dg de l'Enafor. En tout, il a annoncé 8 appareils pour l'année prochaine. Il a précisé que, parallèlement à ce programme de renforcement des équipements, d'autres actions ont déjà été réalisées au profit des travailleurs de l'entreprise. Plus explicite, il dira que l'Enafor a lancé un projet de professionnalisation du personnel dans le cadre de la gestion prévisionnelle des compétences, et entend augmenter ses effectifs pour les porter à 5 700 en 2016, contre 5 367 agents actuellement. Evoquant cette question du personnel, Khaldi n'a pas manqué, d'ailleurs, de rappeler le phénomène de la déperdition des effectifs qui a touché l'entreprise, comme toutes les filiales du groupe. «Nous avons connu, à un certain moment, des déperditions des ressources humaines en raison de certains facteurs exogènes et nous avons enregistré un certain nombre de départs des spécialistes de l'Enafor», regrette le même responsable, pour qui cette donne a été corrigée. Dans ce sens, il expliquera que l'entreprise a décidé de s'investir dans la formation. «Actuellement, nous avons beaucoup de formations qui sont engagées et l'Enafor a mis en place un centre de formation dans lequel nous sommes en train de former des universitaires pour qu'ils aient les compétences nécessaires à la conduite des opérations sur les appareils de forages.» Ce plan de formation rentre dans le cadre d'un plan global engagé par le groupe pétrolier public qui prévoit un recrutement massif de 8 000 ingénieurs et techniciens pour «la reprise en main de la situation». Jugeant que les priorités de l'entreprise sont définies par Sonatrach et, par ricochet, par les pouvoirs publics, M. Khaldi fera savoir que la crise actuelle de baisse des prix du pétrole est une opportunité pour son entreprise. En ce sens que les coûts des équipements ont sensiblement baissé en raison du désinvestissement que connait l'industrie pétrolière. «C'est le moment propice pour investir, les ressources sont disponibles et nous n'avons jamais de problème auprès des banques, car nous sommes solvables», relève par ailleurs le P-dg de l'entreprise publique. A une question sur les forages offshore qu'entend lancer Sonatrach à l'avenir, il a déclaré que «les besoins de l'Algérie sont limités et il est plus économique pour nous de le faire avec des étrangers, car une plateforme de forage en offshore est un investissement énorme. L'offshore nécessite des investissements lourds qui ne peuvent pas être rentabilisés par un ou deux puits», assure notre interlocuteur. Enfin, l'Enafor, qui est au cœur des activités de Sonatrach, ne compte pas rester confinée dans le forage de puits de pétrole. «Nous sommes en train de renforcer les moyens de l'entreprise pour qu'elle puisse avoir une flotte plus importante d'appareils de forage pour réaliser les puits d'eau». Le P-dg de l'entreprise précisera qu'une filiale a été mise en place avec l'Orgm (Mines) et dispose déjà d'un plan de charge très important avec la wilaya de Tamanrasset. Dans le cadre du développement de la mine de Gara Djebilet à Tindouf, la filiale réalisera également des puits d'eau pour l'exploitation du fer. S. B.