Maintenant, il faut faire vite pour conclure vraiment cet accord, même si tout le monde n'est pas satisfait», a déclaré le nouveau représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Martin Kobler. C'est à l'issue de son entretien avec le ministre algérien des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, que Kobler a exprimé son souhait de voir aboutir ce processus. «Je voudrais bien faire avancer le processus (de paix) avec les partenaires libyens pour parvenir à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale le plus vite possible», a-t-il dit. Il mettra, également, l'accent sur l'importance d'inclure les pays voisins dans ce processus de paix. Cette importance, en question, a été soulignée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, dans son interview, parue ce hier, dans le journal Britannique The Independent. «Le voisinage est une partie de notre propre sécurité», a déclaré le ministre algérien au journal, ajoutant que «chaque fois que vous contribuez à résoudre ce genre de problèmes dans le territoire de votre voisin, vous protégez et améliorez votre propre sécurité nationale». Kobler s'est dit convaincu que le peuple libyen veut qu'un accord soit concrétisé, «même s'il n'y a pas de consensus». «Nous avons la majorité de Tobrouk et celle de Tripoli. Il faut élargir cette majorité et je ferai tout mon possible pour promouvoir ce processus», a-t-il soutenu. Dans ce sens, le représentant du SG de l'ONU a souligné la nécessité de «parvenir à un accord le plus vite possible pour relever les différents défis auxquels est confrontée la Libye, notamment en ce qui concerne la situation sécuritaire marquée par la présence de groupes terroristes». Le ministre algérien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a rappelé, dans son interview, la position de l'Algérie quant à toute intervention militaire en Libye ou ailleurs. Il dira à la journaliste l' Independent que «l'Algérie a été farouchement contre l'intervention militaire en Libye, avec ses responsables qui avertissaient à maintes reprises que cela ne fera qu'empirer la situation déjà complexe». «L'intervention étrangère peut empêcher les libyens eux-mêmes d'arriver à une transition pacifique, que l'Union africaine proposait à l'époque», a expliqué M. Lamamra, en se référant à l'intervention de l'Otan en 2011 ayant aidé les groupes rebelles de ce pays à renverser le régime de Mouammar Kadhafi. Les conséquences parlent d'elles-mêmes, aujourd'hui. Plusieurs groupes armés, dont ceux alliés à la cause de l'organisation autoproclamée Etat Islamique, ont pris avantage de la situation chaotique régnant dans ce pays, faut-il le rappeler. Le ministre des Affaires étrangères algérien a soutenu, par ailleurs, que l'Algérie favorise la médiation à l'intervention militaire. «L'Algérie croit que la discrétion est toujours une clé vers le succès de la médiation», a-t-il affirmé à ce propos. L'expérience algérienne en la matière n'a nullement besoin d'être rappelée. L'Algérie a toujours insisté sur la nécessité d'une solution pacifique à la crise en Libye et l'importance de la formation d'un gouvernement d'union nationale et du respect de l'unité et de l'intégrité territoriale de ce pays. La position algérienne repose sur la recherche d'une solution politique et pacifique à la crise en Libye qui garantisse l'unité, l'intégrité territoriale et la souveraineté de ce pays et la cohésion de son peuple. La réunion d'Alger, à laquelle ont pris part l'Egypte, la Tunisie, le Tchad, le Niger et le Mali en plus de notre pays, des représentants des Nations unies, de l'Union africaine, de la Ligue arabe et de l'Union européenne, intervient dans le prolongement de celle tenue à N'Djamena (Tchad), en juin dernier. M. B.