S'exprimant également lors d'un point de presse, en marge de la séance de vote, le ministre a assuré que cette loi de Finances, est «une loi normale dans un contexte exceptionnel». Pour lui, le contenu de la loi, qui a provoqué un soulèvement de boucliers au sein de l'opposition, est «équilibré» et tend à faire face à un contexte particulier. En ce sens, Benkhalfa a indiqué que les augmentations décidées dans la prochaine loi de Finances ont pour objet de rééquilibrer les dépenses de l'Etat, mais aussi permettre aux entreprises publiques Sonatrach et Sonelgaz de rééquilibrer leur trésorerie. Le ministre a rassuré aussi l'opinion publique sur le maintien des transferts sociaux et la politique sociale du gouvernement dont l'objectif est de prémunir les couches défavorisées de la société d'éventuels chocs inflationnistes. Il a assuré ainsi que la politique salariale du pays sera préservée et maintenue et dément toute augmentation en dehors des celles décidées dans la loi de Finances. D'ailleurs, il fera remarquer que certains commerçants ont commencé déjà à anticiper en augmentant les prix. Qualifiant cette situation de «trahison», le ministre a promis de donner d'amples détails la semaine prochaine sur la loi de Finances 2016. Le président de Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, s'est, quant à lui, félicité de l'adoption du projet de loi estimant que son contenu vise à servir les intérêts du peuple et de l'économie du pays. Il fera savoir que la majorité a réussi à transformer le projet en une loi grâce aux attributions constitutionnelles du Parlement. Quant aux dispositions contenues dans le texte, Bensalah fera savoir que le gouvernement a pris des mesures dans un contexte difficile marqué par des bouleversements au niveau régional sur les plans économique et politique. Outre une série d'augmentations qui concerneront les produits énergétiques, la loi de Finances 2016 a prévu aussi de nombreuses dispositions législatives qui tenteraient à encourager l'investissement productif et lutter efficacement contre l'évasion fiscale. Sur le plan macroéconomique, cette loi est basée sur un prix de référence du baril du pétrole à 37 dollars et un taux de change de 98 DA pour 1 dollar. Elle table sur une croissance hors-hydrocarbures de 4,6%, une inflation contenue à 4%, un solde global du Trésor déficitaire de 2 452 milliards DA et des réserves du Fonds de régulation des recettes (FRR) de 1 797 milliards de dinars à fin 2016. Enfin, elle prévoit une hausse des importations à 54,7 milliards de dollars et un recul des exportations des hydrocarbures à 26,4 milliards de dollars. S. B.