L'augmentation des prix des carburants s'est répercutée négativement sur les prix des transports urbains et interurbains, principalement chez les chauffeurs de taxis qui ont décidé de leur propre chef d'augmenter la tarification au mépris de la réglementation régissant ce secteur stratégique. En effet, à Annaba, les tarifs ont augmenté du jour au lendemain, chacun pratiquant ses propres prix pour les courses toutes directions, ce qui souvent donne lieu à des protestations et des altercations entre clients et chauffeurs de taxis. La course initialement fixée à 100 DA en ville toutes destinations est passée à 150 et 200 DA pour les petits trajets pour atteindre les 300 et 400 DA pour les autres. Contraints et forcés de subir ce diktat imposé par les chauffeurs de taxis particulièrement quand le client est pressé, les usagers se laissent faire se plaignant au moment de payer sans pour autant s'adresser à la tutelle représentée par la direction de wilaya des transports. «Je vais encore prendre un taxi pour aller à la direction des transports, attendre que l'on soit reçu et y exposer au responsable le problème tout en sachant que cela n'aboutira pas et ce serait donc pour moi une perte de temps et d'argent. Ils n'ont qu'à envoyer sur le terrain des agents pour vérifier que les tarifs pratiqués ne sont pas ceux fixés par la direction et à partir de là ils peuvent prendre les mesures qui s'imposent pour sévir contre ceux qui ne les auront pas respectés», nous a déclaré un passager. Idem pour les taxis interurbains qui ont décidé, sans crier gare, d'augmenter les tarifs, Guelma et Souk-Ahras en tête, avec 50 DA en sus du prix fixé. «Avec les anciens tarifs, ce n'est plus rentable pour nous car les prix du carburant ont augmenté, nous voudrions bien garder les anciens tarifs, mais cela n'est plus possible. Avec cette augmentation, nous savons que nous perdons des clients car la concurrence est rude, il y a beaucoup de bus sur Annaba à partir de Souk-Ahras, le nombre de clients a sensiblement baissé et même avec ces tarifs nous n'arrivons pas à nous en sortir du fait justement de la baisse du nombre de clients. C'est un cercle vicieux, on augmente les tarifs, il n'y a pas assez de clients on baisse les tarifs, cela ne nous arrange pas car on travaillerait presqu'à perte. C'est vraiment dur pour nous», nous confiera un chauffeur de taxi interurbain qui fait la ligne Souk-Ahras-Annaba. Pour la direction de wilaya des transports, on nous dit qu'à ce jour aucune plainte d'usager n'a été déposée auprès de ce service et donc les agents ne peuvent pas intervenir sur la base de rumeurs. Ce qui est sûr c'est que l'anarchie des prix a gangréné ce secteur qui est déjà bien mal loti. M. R.