Les passagers bélabessiens éprouvent énormément de difficultés à trouver un taxi, particulièrement avec un chauffeur qui n'impose pas sa loi. «Ce n'est pas sur mon chemin» ou «je ne suis plus de service», sont les subterfuges de ces chauffeurs de taxi pour éconduire les passagers. D'autres chauffeurs trouvent un malin plaisir à hocher leur tête en signe de refus à l'adresse de familles, parfois en détresse, tandis que d'autres font comme si vous n'étiez même pas là. Les chauffeurs de taxi préfèrent les clients en solo afin d'empocher davantage d'argent, et exigent surtout l'augmentation du tarif qui est d'habitude fixé à 40 DA. Un client rencontré à la gare routière nous a affirmé qu'il a été obligé de payer 60 DA pour pouvoir se déplacer entre la cité Sidi Djilali et la gare routière. Pour les lieux «hors zones», la tendance est au forfait. Le client doit payer la rente exigée par le chauffeur pour pouvoir être transporté. «Sidi Bel Abbès n'est plus une petit ville», dit un chauffeur de taxi qui souligne que le prix de 40 DA pour faire incessamment, durant la journée, le trajet de 5 km est insupportable, alors qu'un autre chauffeur de taxi trouve que «le compteur ne résoudra pas le problème». Avant même d'arriver à la station, les taxis collectifs sont pris d'assaut par les usagers, alors que les clandestins écument les lieux avec leurs prix moins chers. «Il me demande 100 DA pour une course à destination de la cité Rocher, la nuit», lance un jeune, ahuri par cette attitude des chauffeurs de taxi à compteur, avant de signaler que certains taxis clandestins proposent des tarifs beaucoup moins élevés que ceux pratiqués par les taxis réglementaires. «Personnellement, je préfère les chauffeurs clandestins qui ne posent pas de conditions, surtout lorsque la nuit tombe et que les taxis deviennent rarissimes, car la plupart d'entre eux n'habitent pas la ville ou sont des retraités qui ne travaillent que pour améliorer leur condition de vie», explique-t-il. La formule «hors zone» est interprétée différemment que l'on soit derrière le volant ou à la place du passager. «Pour messieurs les chauffeurs de taxi, la zone en question se limite uniquement au centre-ville de la wilaya. C'est pour cela qu'ils occultent sciemment les communes situées à la périphérie de Bel Abbès», nous dit un passager. Un autre rencontré au souk el fellah affirme que pas moins de 10 chauffeurs de taxi ont refusé la destination de Sidi Djilali et Le Rocher, alors que la loi les oblige à transporter le client vers n'importe quelle destination de la ville. Même cas de figure pour certains chauffeurs de taxi collectifs qui profitent de la détresse des clients aux heures de pointe pour doubler le tarif d'une place fixée en principe à 15 DA. C'est le cas présentement de cette dame qui a payé 30 DA le trajet Sidi Lahcen - centre-ville, alors qu'en principe le prix d'une place est fixée à 15 DA. «Les chauffeurs de taxis sont obligés de respecter la loi» C'est une déclaration des responsables au niveau de la direction des transports de Sidi Bel Abbès, qui focalisent leur intervention sur «l'implication souhaitée de la partie concernée par la gestion du secteur du transport dans la mise en place d'une nouvelle tarification pour les trajets urbains». Or, selon certaines indiscrétions, les chauffeurs de taxi auraient proposé une augmentation de 10 DA sur les tarifs présentement appliqués (40 DA). Illégale de l'avis des responsables du secteur qui préviennent que toute tentative d'augmentation des tarifs sera considérée comme une infraction et son auteur risquant des poursuites. De leur côté, les responsables de l'UGCCA ont affirmé que, pour le moment, seule la direction du commerce et des prix (DCP) a fait connaître sa réponse, rappelant les dispositions prévues par le décret 448/02 qui rend obligatoire l'installation du taximètre sur les trajets urbains. Cette option est «envisageable», selon les représentants des chauffeurs de taxi, à condition que les compteurs soient disponibles en nombre suffisant (pour plus de 3800 chauffeurs) et que leur entretien soit assuré, régulièrement et à Sidi Bel Abbès même.