Ça y est ! La décision est finalement prise. Le plafonnement des salaires des joueurs de football des Ligues 1 et 2 Mobilis à 100 millions de centimes est effectif après des années de palabres mais aussi avec concertation avec les présidents des clubs de l'élite dont certains se sont dit soulagés par cette décision salvatrice pour leurs trésoreries respectives. Par Malik Boumati Ça y est ! La décision est finalement prise. Le plafonnement des salaires des joueurs de football des Ligues 1 et 2 Mobilis à 100 millions de centimes est effectif après des années de palabres mais aussi avec concertation avec les présidents des clubs de l'élite dont certains se sont dit soulagés par cette décision salvatrice pour leurs trésoreries respectives. Il était temps d'arrêter la mascarade qui fait que des joueurs perçoivent entre 200 et 400 millions de centimes mensuellement sans qu'ils soient capables de participer au relèvement du niveau du championnat national. Donc, non seulement c'est indécent devant les millions de chômeurs et smicards algériens à qui on demande de serrer la ceinture mais aussi immérité en raison de leurs prestations à la limite de la médiocrité. Reste à savoir si tous les présidents de clubs finiront par appliquer la décision de plafonnement aux joueurs habitués aux salaires «monstrueux» ou trouveront-ils des acrobaties pour la contourner ou même la violer. Aujourd'hui plus que jamais, la balle est dans le camp de ceux qui sont censés travailler pour la prospérité de leurs clubs respectifs et celle du football national en général. C'est-à-dire les présidents des clubs et leur entourage immédiat. Parce que cette décision peut servir de point de lancement d'une campagne de réforme dans la gestion désastreuse des clubs algériens. Théoriquement, c'est fini la politique de la chkara. Et les gestionnaires des clubs du championnat «professionnel» sont contraints d'optimiser un peu leur management avec l'objectif d'assurer la stabilité et la prospérité à leurs clubs. Aujourd'hui, les présidents des clubs doivent cesser de pleurnicher à chaque fin de saison ou plutôt à la veille du vote de chaque budget de wilaya, afin d'attirer l'attention des responsables de l'Etat et les subventions publiques. Les responsables en charge de la gestion des clubs devraient comprendre une bonne fois pour toutes qu'ils doivent se débrouiller tous seuls pour financer leurs clubs respectifs. Il n'est plus question de téter la mamelle de l'Etat, donc du contribuable, et surtout pas pour dépenser des sommes faramineuses dans une masse salariale cosmique. Ils doivent surtout penser à professionnaliser leurs clubs, notamment en matière de gestion et de financements. Comme par exemple la vente de tenues du club avec l'inscription des noms de joueurs, et toutes sortes d'objets à l'effigie du club. C'est une opération qui pourrait rapporter beaucoup d'argent si les gens chargés du marketing au sein des clubs font preuve de compétence et de performance. Un sens de l'imagination est de rigueur pour de telles opérations mais sur ce point précis, les clubs ne peuvent rien faire si l'Etat ne fait pas un effort dans la lutte contre la contrefaçon. En effet, tous les articles en vente aux couleurs des clubs des Ligues 1 et 2 sont des produits contrefaits de très mauvaise qualité qui parasitent l'action des clubs. A quoi servirait de proposer des tenues de l'équipe à 2 000 dinars si à côté, la même tenue de moindre qualité et produite de façon informelle est proposée à 800 dinars ? Les pouvoirs publics, à travers les directions de wilayas en charge du commerce et des contrôles, devraient fournir davantage d'efforts pour mettre fin à ce marché de l'informel qui fait de l'ombre de façon mortelle aux clubs de football. Cette situation est intenable pour les clubs algériens. Et il n'est pas question de croire que l'Etat, avec tous ses moyens de contrôle et de répression, est incapable d'identifier les auteurs de cette fraude commise à grande échelle et de les empêcher de parasiter le marché des produits propres aux clubs de football et d'autres disciplines sportives. De toute façon, c'est la seule manière d'amener les présidents de clubs à adopter une démarche qui réponde aux exigences de la réglementation en vigueur. Eux qui ne ratent aucune occasion de crier au loup dès qu'ils se trouvent face à une difficulté quelconque. Aujourd'hui, il s'agit de les mettre devant leurs responsabilités, qu'ils ont fui pendant longtemps, pour qu'ils mettent leurs clubs, et donc le football national, sur rails sans qu'ils puissent utiliser des petits grains de sable comme des prétextes pour pérenniser la mauvaise gestion et l'amateurisme, déjà nuisibles pour le football national en particulier et au sport national en général. Il s'agit de professionnaliser la gestion de leurs clubs respectifs pour ne pas devoir à chaque fois trouver des boucs-émissaires à leurs propres échecs. M. B.